1. Aroel et l'incident


    Datte: 02/01/2019, Catégories: fh, Oral Humour sf, Auteur: Gufti Shank, Source: Revebebe

    ... portait en retenant des larmes d’inquiétude. Et nous montâmes finalement dans le grand temporeur, Thylis, Aroel et moi, et Thylis mit le cap sur l’année 2010.
    
    ***
    
    Mardi 22 juin 2010, 23 h 30 :
    
    — Pas mal, Thylis ! félicitai-je en entrant dans mon salon. Tu as réussi à nous ramener à peine deux heures après mon départ.
    
    Aroel, qui n’était jamais venue à mon époque, regardait partout autour d’elle avec curiosité, heureuse de découvrir un monde qu’elle ne connaissait pas. Avec ses grands yeux bleus et ses tâches de rousseur, son petit nez en trompette, ça m’aurait étonné qu’elle ne plaise pas à Raoul. Surtout quand il la verrait à moitié à poil avec sa jupette et ses petits seins qui pointaient en haut de son corps athlétique. Je décrochai immédiatement mon téléphone et composai le numéro de mon ami. Ça sonna longtemps. Il devait dormir. Je m’en foutais et insistai. Il répondit enfin, d’une voix embuée :
    
    — Hmmmmaallo ?
    — Raoul ? C’est Gufti. Je te dérange pas ?
    — Ben si, tu me réveilles. Pour une fois que je m’étais couché tôt… Tu fais chier !
    — Ah la vache ! Ça fait du bien, d’entendre ta voix !
    — … ?
    — Tu m’as manqué, tu sais.
    — Mais t’es bourré ou quoi ?! Je t’ai eu au téléphone y a même pas deux heures !
    — Euh… ouais… écoute, c’est hyper important, j’ai pas le temps de tout t’expliquer, mais il faut absolument que tu passes chez moi.
    — Pffff ! Eh ben, ouais, si tu veux, je passerai demain, après le boulot.
    — Non, tu m’as pas compris, Raoul : il faut ...
    ... absolument que tu passes là, tout de suite !
    — Hein ?
    — Allez, dépêche-toi, sors de ton pieu, saute dans la douche et radine-toi au plus vite ! C’est vraiment extrêmement important.
    
    Je l’entendis soupirer de toutes ses forces dans le combiné.
    
    — Je te préviens, finit-il par déclarer, si c’est une connerie, je te tue !
    — Mais oui, moi aussi je t’aime. Allez, à tout de suite !
    
    Et je raccrochai. Thylis, qui avait soigneusement écouté ma conversation, me demanda sobrement :
    
    — Raoul est ton petit ami ?
    
    J’éclatai de rire.
    
    — Euh… non, pas franchement. Tu sais, je suis pur hétéro, ma puce, t’as pas de souci à te faire de ce côté-là.
    — Mais tu lui as dit que tu l’aimais, insista-t-elle.
    — Non, c’était une blague, une connerie pour le faire chier parce qu’il était pas joyce. T’en fais pas.
    
    Je ne sais pas si elle comprit tout, mais elle se contenta de cette réponse.
    
    — En attendant que Raoul arrive, les filles, je vais vous préparer deux ou trois petits plats bien de chez nous, autre chose que vos bouillons. Et puis on va se boire un petit apéro, tiens…
    
    Mais ni le whisky-coca, ni les biscuits apéro ne nous réussirent, les filles et moi. C’est vrai que c’était ma première dose d’alcool depuis plus d’un an et elles probablement la première de toute leur vie. Et pour nos estomacs habitués aux espèces de potages plutôt bien liquides, ça dut faire bizarre de recevoir du solide. Du coup, quand Raoul se pointa à minuit largement passé, il nous trouva dans un drôle ...
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