1. Longtemps, je me suis touché de bonne heure


    Datte: 31/12/2018, Catégories: f, h, fffh, fhhh, collection, Voyeur / Exhib / Nudisme Masturbation Partouze / Groupe conte, occasion, Auteur: Aline Issiée, Source: Revebebe

    ... complètement déshabillée dès le début, continuait à danser nue, laissant ses seins bouger en mesure sur une reprise de « too late, too late », lui avait alors proposé de les accompagner pendant toute leur tournée européenne. Elle avait poliment refusé, en se rhabillant : le soir même, elle devait aller écouter un guitariste espagnol, émule de Paco de Lucia, sur des reprises de flamenco. Avec un peu de chance, le jeune musicien céderait à ses avances… Si la musique était bonne, évidemment…
    
    Pourtant, même avec la meilleure des musiques, même si elle avait eu l’âge de rencontrer, comme Greco, Miles Davis au plus fort de sa beauté noire, jusque dans ses notes, elle ne se sentait pas complètement satisfaite. Ce fut un pianiste, dont les longs doigts, spatulés du bout, l’avaient caressée toute la nuit au son de « round about midnight », qui lui en fit prendre conscience. Comme tant d’autres, la musique libérait chez elle des torrents de sensualité, la désinhibait au point que les plaisirs, se surajoutant, se confondaient les uns avec les autres… Elle devenait clavier, embouchure, corde tendue, peau rebattue… Mais elle devait toujours en passer par « les autres ».
    
    Elle s’acheta un violoncelle. Cet instrument lui parut tout naturel : ne devait-on pas, pour l’apprivoiser, ouvrir largement les jambes, se pencher vers lui et le soutenir comme on se penche sur un corps, et l’archet glissant sur les cordes ne produisait-il pas un son aussi violent que voluptueux ?
    
    Elle ne ...
    ... serait jamais, elle le savait, ni Rostropovitch, ni Casals, ni même Jordi Savall. Mais elle qui aimait autant le baroque que Gabriel Fauré, de même qu’elle aimait coucher avec des hommes aussi différents que possibles, aux queues longues et fines, ou bien courtes et râblées, aux torses velus ou glabres, aux mains légères ou brutales, trouvait dans la compagnie de son instrument comme la plus merveilleuse des masturbations.
    
    Elle espaça ses nuits de baise, les remplaçant par l’étude des rudiments du solfège et l’écoute attentive du répertoire du violoncelle. Plus elle avançait, plus il lui semblait que cet instrument, dont la pratique avait été si longtemps strictement interdite aux femmes, se rapprochait pourtant le plus de sa voix la plus profonde, produisant des sons d’une puissance sexuelle ne pouvant se comparer qu’à certaines voix de femmes, de Bessie Smith à Rosa Passos.
    
    Elle prit l’habitude de répéter les morceaux étudiés, très tôt le matin. Elle se plaçait devant sa fenêtre, prenait l’instrument entre ses jambes, arrondissait les bras… Mais bientôt elle ne supporta plus le moindre obstacle entre le bois courbé de l’instrument et son propre corps. Elle enleva d’abord le haut de ses vêtements. Elle sentait ainsi, tout contre ses seins, la vibration de son violoncelle. Ses aréoles se contractaient, le bout de ses seins durcissait comme sous la plus habile caresse d’homme…
    
    Ce matin-là, elle se mit complètement nue pour jouer. Entre ses jambes largement écartées, ...