Au bois - Histoires de Sexe

Au bois

... torse nu. Sans affolement apparent, elle garde la pose. C’est pour elle l’occasion ou jamais. Après cette dernière photo, elle n’aurait plus de prétexte. Elle ose et le fixe un instant, le regard brûlant. Elle a le feu aux joues, c’est la tempête dans sa tête, mais elle ne se démonte pas. Affectant l’indifférence à s’exhiber de la sorte, elle se jette dans le vide, assumant les conséquences de cette décision folle. Voudrait-elle reculer qu’il serait trop tard. Elle ira jusqu’au bout pour assouvir son désir.

Le type s’avance à pas de loup et m’interroge d’un regard hésitant. D’un hochement de tête indifférent, je lui confirme que sa présence n’est pas franchement indésirable, puisqu’elle a décidé de ne pas se couvrir.

— On termine des photos, lui dis-je.
— Elle en vaut la peine… approuve-t-il en la matant sans vergogne.

Les dés sont joués. Je me tourne vers elle. Elle est statufiée.

— Plie encore ta jambe.

J’ai dit cela sans réfléchir, emporté par l’envie de la provoquer dans son audace. Elle ne proteste pas et se mord les lèvres, mélange de honte et de désir qu’impose une telle exhibition devant un inconnu. La tête sur ses bras croisés, elle s’exécute lascivement. Elle écarte davantage sa cuisse et, sans même que j’en aie formulé le souhait, relève sa croupe. Elle est superbement obscène, son cul luisant ouvert, dévoilant toute son intimité. Je prends la photo. Elle se met aussitôt sur ses genoux et passe sa main sur ses cheveux pour se donner une contenance. ...

... Elle reste nue et attend. J’entends son cœur battre d’ici.

— Elle a pas froid aux yeux, votre copine ! m’envoie le gars, ravi de l’aubaine. Ni ailleurs !

La trivialité du propos la fait réagir.

— Primo, je ne suis pas sa copine, mais une copine. Secundo, vous nous avez autorisés à rester ici. Tertio, j’aime être nue au soleil et montrer mon corps ne me gêne pas. Vous nous avez surpris à un moment délicat, c’est tout. J’espère que ça ne vous a pas trop choqué.

J’approuve silencieusement sa stratégie. Elle a affranchi le gars sur la nature de notre relation tout en feignant de banaliser une situation assez explosive. J’attends la suite.

— Au contraire. Vous êtes belle à regarder et…
— Et… ?
— Et sûrement mieux que ça ! dit le gars d’un ton convaincu.

Elle a toujours son sourire moqueur mais je la sais très excitée.

— C’est parce que vous me voyez toute nue que vous pensez que je vaux mieux que d’être regardée ? C’est un peu court.
— Ben c’est pas tous les jours que je tombe sur une nana à poil en plein air… Et puis, vous ne vous êtes pas rhabillée quand vous m’avez vu ! Alors j’ai pensé que ça ne vous déplaisait pas.
— C’est vrai, ça ne me déplaît pas, assure-t-elle d’une voix tranquille.
— Et puis vous aviez une position…
— Plutôt suggestive. Vous avez encore raison.
— Vous aimez que les hommes vous regardent, alors ?
— D’une certaine manière. Je viens de vous le dire. Enfin, pas tous les hommes…

Il avale sa salive.

— Ça vous arrive souvent ...