1. Histoire des libertines (35) : Catherine II de Russie ou l’appétit sexuel au pouvoir


    Datte: 25/12/2018, Catégories: Dans la zone rouge, Auteur: Olga T, Source: Hds

    Catherine II (1729-1796), née Sophie Frédérique Augusta d'Anhalt-Zerbst, sera impératrice de Russie de 1762 à sa mort et sera connue dans l’histoire comme la « Grande Catherine ».
    
    Comme c’est la règle dans cette série de récits, je m’intéresserai principalement, non à son œuvre politique, mais à sa vie sentimentale, qui fit d’elle « l’impératrice aux mille amants. »
    
    Dans le chapitre qu’elle lui consacre dans son ouvrage « Les salopes de l’histoire » (Acropole, 2016), Agnès Grossmann décrit ainsi la « Grande Catherine » : « Grande et élancée, elle a des cheveux noirs qui tranchent avec son teint éclatant, de grands yeux bleus, un nez aquilin, une bouche sensuelle. »
    
    Un de ses amants, Stanislas Poniatowski dira de Catherine qu’elle avait « une bouche qui appelait le baiser ». Les convenances de l’époque font que le futur roi de Pologne n’a sans doute pas osé dire que cette bouche appelait certainement autre chose, une pratique que, pour ma part, j’affectionne beaucoup !
    
    UNE PETITE PRINCESSE ALLEMANDE
    
    Sophie est l’aînée des enfants de Christian-Auguste d'Anhalt-Zerbst et de son épouse Jeanne-Élisabeth de Holstein-Gottorp. De son éducation protestante, austère, rigide, entourée de peu d’affection, une femme demeure en la personne d'une huguenote française, Babette Cardel, qui dirige son éducation et lui enseigne avec la langue française, manières et grâces de la société dont elle est issue. Elle lui donne en même temps le goût de la littérature française de son ...
    ... époque. Très vite, la princesse se tourne vers des activités spirituelles, ainsi que vers la lecture et les études.
    
    La mère de Sophie, suivant les affaires de Russie, voit le futur Pierre III, très germanophile, bien placé pour à succéder à sa tante, l’impératrice Élisabeth Petrovna. Elle va intriguer pour obtenir le mariage de Sophie avec l’héritier du trône. Prenant soin d’envoyer des portraits de sa fille à la cour, les manœuvres de Jeanne-Elisabeth portent leurs fruits et, en janvier 1744, elle et sa fille sont conviées en Russie.
    
    L’ascension de Sophie vers le statut de grande-duchesse se fait presque sans heurt, avec une conversion en grande pompe à la religion orthodoxe le 28 juin 1744. Elle s’exprime clairement en russe devant un peuple qui l’adopte bientôt. À cette date, elle prend officiellement le nom de « Catherine Alexeïvna ». Elle se fiance à Pierre le lendemain, devenant « grande-duchesse et altesse impériale »
    
    UN MARIAGE MALHEUREUX AVEC L’HERITIER DU TRONE
    
    En 1745, Catherine épouse Pierre. Son fiancé, longtemps éloigné d’elle par une pleurésie, est d’une laideur effrayante, mais cela n’ébranle pas sa volonté de l’épouser.
    
    Elle découvre très vite la vraie nature de son futur mari : le physique de Pierre est aussi déplaisant que son caractère. Brisé par une terrible éducation, le visage marqué par la petite vérole, Pierre se révèle cruel et infantile, toujours entouré d’une meute de chiens et de soldats de plomb avec lesquels il peut jouer pendant des ...
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