1. L'Usurpatrice (1)


    Datte: 13/02/2018, Catégories: Divers, Auteur: Sharhajar, Source: Xstory

    ... mon moteur, ma force vitale, ma confiance en moi et ma raison d’exister – jusqu’à ce qu’elle tente de me rayer de ce monde.
    
    Déprimée, mais pas stupide au point de revouloir frôler la mort, je me mis en tête de me sevrer. Déprimée et tout de même un peu stupide, je me mis aussitôt en tête de trouver un remplacement à cette drogue, un fix, idéalement temporaire. Quelque chose qui me permettrait de mieux respirer plutôt que de boucher mes sinus. Mais quelles alternatives avais-je ? D’autres drogues dures ? L’envie m’était passée. Des drogues douces alors ! Elles me servaient déjà d’anxiolytiques. Alcool et luxure faisaient déjà partie de mon quotidien, mais ce même mode de vie avait un coût. Un prix qui s’était d’autant plus ressentir depuis qu’une certaine distance s’était imposée entre moi et mes chers géniteurs. Allez savoir pourquoi.
    
    Aucune histoire n’est bonne sans quelques daddy issus de toute façon.
    
    Quoi qu’il en soit, l’argent était tout désigné pour devenir mon prochain vice.
    
    Après tout, qui n’aime pas sentir le poids de sa fortune, apprécier le doux frottis des billets contre sa peau, admirer les entrailles chamarrées de son portefeuille ? L’argent ne ferait pas mon bonheur, non, je le savais – mais je ne comptais pas me créer un paradis artificiel d’amour vénal, non, j’allais me ...
    ... faire inviter dans celui des autres. Enfin... Soyons honnêtes. Je ne pensais pas ainsi sur l’instant. J’avais besoin de sexe, besoin d’argent, et aucune envie d’errer à travers Belleville comme tant de marcheuses de mon âge. La gravité de cette décision aurait eu raison de mon ascenseur social.
    
    J’allais plutôt exacerber un de mes pêchés mignons, me faire entretenir, couver, rincer, gâter, en bref, jouer les michetonneuses. Me faire inviter a toujours été assez... Ironiquement sexuel. Mes hôtes me dégoûtaient en essayant d’attiser mon intérêt via l’argent, mais voir un de ces courtisans passer à la caisse pour mon cul me faisait l’aimer – mon cul bien entendu. Si j’ai fait de mon corps une armure, leurs attentions étaient un vernis qui la faisait étinceler. Il m’arrivait de passer ma nuit à me faire cajoler et à voler la bourse de l’un pour finalement vider celles d’un autre, simplement animée par le plaisir de m’être fait aimer l’espace d’une soirée.
    
    Gourmandise devint avidité, et avidité devint excès. Des bêtes verres en boîte, j’obtins vêtements de marque, parfums, bijoux et sorties chics. J’étais née dans ce monde, on m’en avait sortie de force, et j’y retournais pour tout voler – j’en pleurais sans savoir si c’était de rire.
    
    Adrien fut ma première porte, et je l’enfonçai sans ménagement. 
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