1. Chroniques immortelles - Le roi requin (5)


    Datte: 12/12/2018, Catégories: Hétéro Auteur: Irina, Source: Xstory

    ... progressivement. Des noix de coco commencent à se décrocher des palmiers. Alors Tahiarii lance l’ordre de repli. Ça suffit à présent, çà devient dangereux. Nous nous retirons dans le bâtiment central. Les volets roulants métalliques sont descendus, les portes blindées fermées. Nous nous installons du mieux que nous pouvons. Ça risque d’être long.
    
    C’est alors que je surprend des bribes de conversation entre Tahiarii, Denise, Oronui et Ohana… « Ne fais pas çà… C’est trop pour toi… Je ne supporterai pas de la perdre, je dois essayer... ». Qu’est-ce qu’il se passe encore ? Et je vois Tahiarii s’éclipser discrètement en direction des cuisines. Je sais qu’il y a une porte qui donne sur l’extérieur. Ou va t-il ?
    
    « Suis-le... »
    
    La voix a résonné une nouvelle fois dans ma tète. Putain ! Qui s’adresse à moi ainsi ??? Je lance un coup de coude à Alex.
    
    — Tahiarii est sorti pour je ne sais quoi. C’est pas normal, je le suis, je dois savoir pourquoi.
    
    — Ah ? Bon… Et si on demande ou vous êtes passés ?
    
    — Ben… dis-leur qu’on est parti s’envoyer en l’air pour passer le temps !
    
    Je profite d’un semblant de confusion pour m’éclipser directement. Je sors rapidement. Putain ! Quel temps de merde ! Et allez, encore une Christine trempée de la tète aux pieds ! Moi qui commençait à peine à sécher… Ou est-il ? Je distingue alors la silhouette du colosse qui s’éloigne en suivant un des sentiers qui desservent l’hôtel. Il avance rapidement. Je me lance à ses trousses. Aucun risque ...
    ... qu’il m’entende le suivre, le vent dans les arbres en est au stade du rugissement !
    
    Il atteint le bord de mer, à l’écart de l’hôtel et des ses dépendances, un endroit ou commence un espace de mangrove. Au loin, des vagues monstrueuses se brisent sur la barrière de corail. Je le vois retirer sa chemisette, se planter face à la mer dans une attitude de défi, et il se met à parler d’une voix puissante, grondante, comme pour menacer l’ouragan :
    
    — Le manu Samoa ia manu le fai o le faiva. Ua ou sai nei ma le mea atoa. O lou malosi ua atoatoa.
    
    La e faatafa ma e soso ese ! (*)
    
    J’en crois pas mes yeux ! Il vient d’exécuter un haka ! Il défie l’ouragan ! Il lui déclare la guerre ! Et alors…
    
    Alors, la vague d’énergie est ahurissante ! Jamais depuis que j’ai fait la connaissance d’Ouranos, je n’ai ressenti une telle puissance sauf peut être de la part du Cheikh Hussein ! C’est démentiel, il est au moins du cinquième cercle. Il rugit, il gronde lui aussi. Malgré moi, je frémis en sentant les vagues d’énergies qui se déversent dans l’espace. Je les sens onduler, fusionner avec celles du cyclone. Putain ! Il est en train d’essayer de détruire l’ouragan !
    
    Mais il n’y arrivera pas, je le sens… Ce cyclone est un monstre, bien au-delà de la ridicule petite tempête que j’avais calmée naguère dans les monts de l’Altaï…
    
    « Aide-le... »
    
    Pour la troisième fois, la voix a retenti dans mon esprit. Alors tout se bouscule dans mon esprit, tout ce qui s’est passé depuis notre départ ...
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