Deux plus deux - Histoires de Sexe

Deux plus deux

... Nous étions encore en train de débarrasser le repas avec Julien et Véronique. Je m’excusai et m’éclipsai dans ma chambre.

— Salut ma belle, dis-je. Tu as passé une bonne journée ?
— Bof. J’étais crevée. Et j’avais trop envie de t’appeler. J’ai pensé à notre week-end toute la journée.
— Moi aussi. Il s’est passé tellement de choses.
— Oui, dit-elle, avant de marquer une pause. Beaucoup de choses en fait…
— Que veux-tu dire ?
— Je n’ai pas eu le temps de tout te dire, Romain…
— À quel sujet ?
— C’est difficile à dire. Il faut que tu m’aides.
— Mais comment ? dis-je, intrigué.
— Tu me laisses parler, sans m’interrompre. D’accord ?
— OK.
— Oui, je me souviens l’avoir remarqué, fis-je
— Solène s’était comportée comme si elle était l’amante de Véronique, et à y repenser, je suis presque certaine que c’est bien le cas.
— Tu sais que Julien s’en doute ? Il me l’a dit pendant qu’on vous attendait.
— Ah bon ? Et ça ne le gêne pas ?
— Non, il m’a même dit qu’il serait plutôt excité si cela se vérifiait.
— J’en reviens pas. Il n’est pas jaloux ?
— Non, je crois qu’il n’a pas de raison de l’être, Véro est très amoureuse de lui et le lui prouve tous les jours. Il sait qu’elle aime aussi les femmes, et ça l’excite de l’imaginer (ou de la voir) avec une autre femme.
— Et toi, comment tu réagirais ?
— Si tu couchais avec une autre femme ?
— Oui.
— Eh bien… Je me demande si… Je ne réagirais pas comme lui, en fait.

Il y eut un silence au bout du fil. Je repensai à ...

... ce que je venais de dire. En étais-je bien sûr ? Caroline et une autre femme… Caroline et Véronique, c’était l’évidence qui s’imposait à moi. Oui, j’en étais sûr, cela m’exciterait. Et même davantage : je crois que j’espérais que cela puisse arriver.

— Romain ? fit une toute petite voix au bout du fil – on aurait dit une petite fille en train de demander pardon après avoir fait une bêtise. Romain, tu es encore là ?
— Oui, ma chérie. Je réfléchissais.
— Romain, j’ai encore un truc à te raconter. C’est pas facile, alors tu me laisses parler, d’accord ?
— D’accord, je fais comme tu veux.

Mon cœur tambourinait. Elle n’arrivait pas à se lancer. Qu’avait-elle donc de si difficile à me dire ? Je respectai néanmoins sa demande et lui laissai le temps de rassembler ses esprits. Je ne l’avais jamais vue (encore que je ne la visse pas) dans un tel état.

J’entendis Caroline réprimer un sanglot à l’autre bout du fil. J’avais écouté son récit presque sans respirer, le souffle coupé. L’instant d’avant, j’avais fantasmé sur Caroline et Véronique, et je me rendais compte que ce fantasme était la réalité. Cette révélation me transperça, jetant au grand jour les plus enfouis de mes sentiments. Il fallait trancher. En quelques secondes, je jugeai : avais-je ressenti de la douleur, de la jalousie, de la tristesse, au cours de son récit ? De la rancœur, un sentiment de trahison ? Non. Au contraire, mon sexe bandé à l’extrême témoignait de l’intense excitation que j’en retirais. Et plus ...