L'occasion - Histoires de Sexe

L'occasion

... que je n’ai pas envie de trahir, et de l’autre, Matilda qui s’offre sur un plateau d’argent. L’amour pur et idéal, c’est bien beau, mais je suis de plus en plus en manque de sexe !

C’est alors que je me dis que c’est Matilda que j’aurais dû épouser et non Béatrice. Ce ne sont pas tout à fait les mêmes femmes, mais je me sens très bien avec Matilda, une autre forme de complicité, peut-être moins idéalisée qu’avec ma femme…

C’est alors que je maudis ma fichue éducation morale dont j’étais si fier il y a peu de temps, et qui me complique maintenant la vie !

Aujourd’hui, nous avons convenu de nous téléphoner durant l’heure du midi :

— Bonjour, Matilda !
— Bonjour, Nono !
— Ta matinée s’est bien passée, pas trop de boulot dans ton service ?
— Assez chargée au début, mais ensuite, ça a été.
— Tant mieux pour toi, alors…
— Nono, on ne va pas tourner autour du pot : tu as décidé quoi ?
— Euh…
— Un pas en avant et un pas en arrière ?
— Euh… oui, je dois l’avouer.
— Tu as déjà quel âge, Nono ? Tu n’es plus un enfant !
— Écoute, Matilda, ce n’est pas évident. Tu sais que j’aime ma femme, je l’adore… mais…
— Mais ?
— Jamais, je ne rencontrerais à nouveau une pareille occasion !
— Donc pour toi, je suis une occasion…

Je me gratte la tête :

— Non, enfin si… écoute, je reconnais que tu me tentes terriblement, et si je n’avais pas mon éducation sur le dos, je crois bien que j’aurais sauté le pas sans problème… Car… car tu es terriblement attirante et ...

... tentatrice !
— Merci de me trouver attirante et tentatrice. Je me posais la question de savoir si je te plaisais ou pas…
— Oh oui que tu me plais !!

Le cri du cœur ! Je me mords les lèvres d’avoir été aussi spontané ! J’entends un petit rire.

— Au moins, c’est direct, et ça me rassure !
— Excuse-moi…
— Pourquoi tu t’excuses ? Je te plais, tu me plais, c’est tout simple !
— Non, c’est tout compliqué ! Je suis déjà pris…
— Avec une femme qui ne te désire plus…

Gros soupir :

— Ne remue pas le couteau dans la plaie, s’il te plaît !
— Nono, pose-toi bien la question du pourquoi elle ne te désire plus…
— Parce que c’est comme ça, c’est arrivé ainsi… l’usure du temps peut-être…

J’entends un petit rire plus sarcastique qui résonne désagréablement à mon oreille :

— Oui, c’est cela, oui…
— Je me suis renseigné, il paraît que ça arrive, surtout quand il y a des enfants.
— Que ça arrive quelques mois, je veux bien, mais là, ça fait combien d’années ?
— Oui… bon ! Tu as l’art d’appuyer ou ça fait mal !
— Ton idéale petite bonne femme trouve peut-être son plaisir dans d’autres bras. Y as-tu seulement songé ?

Aussitôt, je proteste :

— Béatrice ? Me tromper ? Tu veux rire !?
— Il n’y a pas pire qu’un mari qui refuse d’ouvrir les yeux.
— Bon, arrête ! Ce n’est pas bien de faire ce que tu fais ! Béatrice est ma femme, la mère de mes enfants et je…
— Béatrice n’est plus que la mère de tes enfants, ce n’est plus ta femme. À quand remonte le dernier câlin spontané ...