1. Le bon côté de la neige


    Datte: 26/11/2018, Catégories: fh, inconnu, campagne, froid, voiture, autostop, intermast, pénétratio, coupfoudr, Auteur: Sexapile33, Source: Revebebe

    « Temps de chien ! »« Crisse de neige ! Tabernacle ! » comme disent les Québécois !
    
    J’aurais beau dire, je suis dans une merde blanche !
    
    Je roule depuis plus d’une heure dans un monde blanc et hostile.
    
    Quand je dis « Je roule », il faut comprendre que je suis dans la voiture à me traîner comme un malheureux en devinant une hypothétique route.
    
    La sortie de la ville a été une galère pas possible et, maintenant, je vais pouvoir attraper la rocade pour rejoindre la nationale. Si je n’avais pas ce rendez-vous pour le boulot, je serais resté tranquillement à la maison.
    
    Sur le dernier rond-point avant de prendre la bretelle d’accès sur la rocade, je devine, entre les flocons, une silhouette s’agitant doucement. On dirait juste un arbre couvert de neige bougeant avec le vent mais un arbre s’avance rarement vers le bord de la route ! Avec d’infinies précautions, je m’arrête et le bloc de neige s’approche de la voiture. Pendant que je regarde tout autour de moi pour vérifier qu’aucun véhicule n’arrive, la porte passager s’ouvre.
    
    À la lueur blafarde de cette journée sans couleur, je découvre un petit visage rouge sous une capuche. Une voix malheureuse me demande de l’aide par pitié.
    
    Avec ce temps et le blizzard qui décornerait bien un bœuf s’il osait se mettre dehors, la pitié n’a pas de place mais le bon sens m’indique de prendre cette personne à mon bord. Sans m’en rendre compte, je gueule de se dépêcher de monter avant qu’un con nous transforme en ...
    ... bas-côté.
    
    Le Yeti entre dans la voiture avec pratiquement toute la neige qui s’était collée aux vêtements. Je peste mais je dois bien reconnaître que cette petite personne n’y est pour rien car la neige est collante. La portière juste fermée, je commence à avancer pour m’engager sur la piste presque dégagée de la rocade.
    
    Pendant que je prends de la vitesse… Enfin, je dépasse les 30 km/h !
    
    Une petite voix pleurnicharde s’excuse. Un rapide regard sur le passager et je vois des cheveux collés sur un visage de… nana. Mon côté misogyne râle intérieurement en constatant qu’il ne peut y avoir qu’une femme pour faire les boutiques par un temps pareil. Je ravale mes réflexions en mettant mon caractère irascible sur le climat nordique gelant toutes bonnes intentions.
    
    Je regarde la petite du coin de l’œil. Elle fait ce qu’elle peut pour ne pas mettre de la neige partout mais chaque mouvement répand la poudreuse qui s’empresse de fondre. La place passager est en train de se transformer doucement en mare.
    
    Engagé sur la route tout aussi blanche que les routes secondaires, je demande au petit bout de femme à mes côtés où elle va par un temps aussi pourri. Entre deux reniflements, elle me dit :
    
    — N’importe où !
    
    Le temps que cette petite phrase traverse mes synapses engourdis par l’ambiance neigeuse, plusieurs flocons ont l’occasion de s’écraser sur le pare-brise chargé de glace. La seule réponse qui me vient est aussi conne que celle de la donzelle :
    
    — Je vais à la plage, j’vous ...
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