1. Clarisse


    Datte: 26/11/2018, Catégories: fh, fagée, inconnu, fépilée, voyage, bateau, Oral pénétratio, fsodo, portrait, occasion, Auteur: Jeff 2, Source: Revebebe

    Tandis que le paysage défilait à la vitesse du train, mon regard ne cessait d’errer sur les quelques passagers qui occupaient ce morceau de rame. Pour la énième fois, j’empruntais ce trajet et le paysage, même s’il restait changeant, n’occupait plus guère mon esprit.
    
    Assise de l’autre côté, elle avait attiré mon regard au moment où je m’étais installé… Svelte pour ne pas dire maigre, les cheveux poivre et sel tirés en arrière dans un chignon serré, la peau tannée mettait en relief deux yeux bleu turquoise… Entourée de sacs, un ordinateur sur les genoux, elle frappait avec frénésie son clavier. De temps en temps, elle marmonnait entre ses dents.
    
    À la dérobée, je l’observais. C’était une femme d’une quarantaine d’années. Le front déterminé, le geste nerveux, l’esprit préoccupé par son ouvrage, elle semblait être perdue dans son monde. Pas de bagues, pas de fanfreluches, pas d’ornementations ni de signe extérieur d’ostentation… La sonnerie de son téléphone l’interrompit avec une certaine contrariété…
    
    — Clarisse…
    
    Le reste de la conversation ne regardait qu’elle, même si une partie de la rame de TER en profitait.
    
    Ainsi, se prénommait-elle Clarisse… Un prénom si peu usité aujourd’hui et même un peu vieillot pour ne pas dire désuet… et prononcé avec un accent suisse vaudois charmant… Tous ces éléments venaient compléter le portrait de cette voyageuse.
    
    La conversation fut brève et en raccrochant, elle regarda vers moi et m’adressa un large sourire pour s’excuser ...
    ... avant de replonger sur le clavier de son ordinateur. Restait à trouver un moyen de me rapprocher de cette femme qui m’intriguait. Et les cahots des voies firent le reste… Je l’aidai à ramasser ses deux sacs qui avaient vomi leur contenu sur le plancher. Nos mains plusieurs fois devaient se toucher. Elle avait à la fois la peau lisse et rugueuse… celle des gens habitués aux travaux manuels, mais qui entretiennent leurs mains.
    
    Elle travaillait comme paysagiste d’intérieur. En réalité elle composait, m’expliquera-t-elle ultérieurement, des espaces verts dans les bureaux et les villes en sculptant des arbres, des natures vivantes, des murs végétaux… Elle revenait en Suisse pour rencontrer un gros client, le lendemain. Intrigué par la profession autant que par sa personne je l’invitai à dîner, ce qu’elle s’empressa d’accepter.
    
    Au soir, nous nous retrouvâmes dans le bar chic d’un grand hôtel de Genève où j’avais quelques habitudes. Elle arborait une tenue de circonstance : robe cocktail noire et un énorme camélia frais en guise de broche… Légèrement fardée, juste ce qu’il fallait pour mettre en relief sa peau tannée par le soleil et ses yeux bleus, elle attirait de nombreux regards sur son passage…
    
    Apéritif et repas furent l’occasion de mieux faire connaissance et au dessert nos mains s’entremêlaient au-dessus de la table ronde, et ses pieds se réchauffaient au contact de mes mollets… Clarisse me semblait soudain beaucoup moins farouche qu’elle ne voulait le laisser croire. ...
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