Beauté disgracieuse
Datte: 17/11/2018,
Catégories:
f,
fh,
ffh,
inconnu,
Collègues / Travail
prost,
boitenuit,
telnet,
revede,
miroir,
strip,
photofilm,
BDSM / Fétichisme
Transexuels
nopéné,
nonéro,
exercice,
confession,
Humour
sf,
tarifé,
internet,
Auteur: Collectif Antilogies, Source: Revebebe
... qu’on veut… J’avais déjà envoyé cent six CV, et la première réponse n’est pas venue par hasard. En vérité, c’était grâce au coup de piston d’un cousin qui connaissait une sous-fifre au service des relations humaines de Newmirror.
C’est là que je me suis dit, mon petit Vlad, pour l’entretien passe le turbo, t’énerve pas, tu te documentes, et fais-toi beau, la présentation ça compte… Maintenant, c’est tout pour la frime. Seulement, seulement… Ma gueule, je la trouve pas si mal, mes cheveux restent un peu bouclés comme ceux d’un demi ange par dessus les oreilles, les yeux reflets de mon âme, bref me voilà beau comme ma mère à vingt ans et intelligent comme mon père à quarante.
Mardi 10, avant hier c’était mon anniversaire des trente ans, et ce matin c’est le grand jour de l’entretien. Bien sûr, après toilettage, rasage du jour, j’enfile ma burqa… un costume gris clair, avec une chemise rose beige équipée d’une cravate au nœud torsadé et illustrée de presque discrets petits Mickeys, n’importe comment j’en avais pas d’autre. J’étais content de moi, je suis sûr que mon ex ne se serait pas marrée.
Cinq escaliers, trois changements de métro, j’arrive à la Défense, symbole de l’inhumanité et de la laideur des grandes zones urbaines. À l’accueil dans l’immeuble Newmirror, je demande Madame D’jean, du service recrutement marketing. Ascenseur, étage 14, enfin j’y suis, un pied dans la porte. Du courage Vlad…
D’jean était devant moi, quarante balais, plutôt petite, un peu ...
... soufflée de partout, des lunettes genre scaphandrier papillon, pull et jupe serrée un peu au-dessus du genou, un avant style de vieille peau surbookée. Bref pas de quoi rêver, mais j’étais pas venu pour ça… Concentre-toi, Vlad.
Après quelques mots d’usage, ultra-conventionnels, elle m’explique l’objet de l’emploi, je vous le traduis, façon simple, ôté de ses termes hyper-tendance design. Elle cherche un type qui soit l’image du nouveau produit de Newmirror : l’«intellect beauty », à savoir une glace comme les autres mais avec des mini-caméras intégrées au boîtier du miroir, celles-ci transforment l’image de la personne pour améliorer la beauté du portrait, un petit commutateur permet de passer de la vue réelle à celle idéalisée. Bref, une connerie branchée, qui peut marcher et faire des ronds.
Je faisais part de ma conviction, de mon enthousiasme à D’jean, qui semblait s’en foutre. Elle m’invita alors à passer dans la pièce d’à côté : un petit salon avec un canapé de cuir bleu, une table basse, des chaises et un meuble de rangement censé cacher un bazar d’appareils un tantinet électroniques.
— Vous pouvez mettre vos vêtements sur le canapé, me dit-elle.
Après avoir posé ma veste sur l’accoudoir, je m’approchais d’une chaise.
— Ne me faites pas perdre mon temps, l’intellect beauty c’est pour la salle de bains, et c’est pas l’endroit des chaussures, du pantalon, allez, à poil, ou c’est pas la peine… On va faire un essai…
J’avais compris, et trente secondes après, ...