1. Beauté disgracieuse


    Datte: 17/11/2018, Catégories: f, fh, ffh, inconnu, Collègues / Travail prost, boitenuit, telnet, revede, miroir, strip, photofilm, BDSM / Fétichisme Transexuels nopéné, nonéro, exercice, confession, Humour sf, tarifé, internet, Auteur: Collectif Antilogies, Source: Revebebe

    ... menthe fraîche, je me perche sur mes escarpins : élégante. Ma veste, mon sac, un foulard (parce qu’il aime me bander les yeux parfois), et je claque la porte blindée de l’appartement derrière moi.
    
    Je gare mon Audi. J’ai cinq petites minutes d’avance. Lui est déjà là. Un baiser chaud dans mon cou :
    
    — Tu es sublime.
    
    oooOOOooo
    
    Avril 1980
    
    Dans l’ascenseur qui la mène au 69ème étage du World Trade Center, Cynthia ne peut s’empêcher d’examiner encore et encore ce qui ressemble de plus en plus au drame de sa vie.
    
    Le reflet, là, dans le miroir, est celui d’une superbe blonde aux yeux bleu azur et aux jambes interminables. Nombreuses sont les femmes qui se damneraient pour ce corps de rêve, mais pour Cynthia, il ne présente que des désavantages : elle est si proche de l’image que l’on se fait de l’idéal féminin, si proche des modèles, trop parfaits, des magazines, que les hommes, depuis des années déjà, n’osent l’approcher.
    
    Oh, elle a quelques aventures, quelquefois, avec des amants de passage qu’elle est obligée de draguer ostensiblement et qui, au matin, dégrisés, partent à toutes jambes en se demandant s’ils n’ont pas eu une hallucination.
    
    Côté sentiments, les choses sont claires, son cœur ne bat que pour Willis, le petit black affecté au service du courrier dont elle est éperdument amoureuse. C’est avec lui, et rien qu’avec lui, qu’elle aimerait passer le reste de sa vie.
    
    Mais si Willis fantasme certainement sur son corps de déesse, il ne déroge hélas ...
    ... pas à la règle et, impressionné, s’en tient obstinément à des rapports purement professionnels. Avec les autres filles, il sourit, s’amuse, partage quelques blagues et semble parfaitement à l’aise, mais dés qu’elle l’approche, il perd tous ses moyens. Elle a bien essayé de lui faire comprendre qu’elle serait ravie qu’il l’invite à prendre un café à la sortie du travail, mais rien n’y fait, sa simple présence le paralyse. Et elle ne peut prendre le risque d’être trop directe…
    
    Alors, elle ronge son frein…
    
    Mais la chance est peut-être cette fois au rendez-vous, cela fait deux fois qu’elle l’a vu entrer dans un immeuble où les néons indiquent la présence d’une boite de nuit. La première fois, c’était par hasard, la seconde, elle l’a suivi.
    
    Renseignements pris, le Blind Date est un établissement comme il en a fleuri dans ces années-là, et le concept est assez simple : les hommes et les femmes y entrent par deux entrées séparées, se déshabillent, et tout ce petit monde entre dans une immense salle où règne l’obscurité la plus totale. Là, dans le noir absolu, il est possible de faire n’importe quoi avec n’importe qui sans que jamais personne ne le sache et sans même que vous ne sachiez vous-même avec qui vous l’avez fait. Si l’entrée coûte une petite fortune pour les hommes, elle est gratuite pour les femmes, le SIDÀ n’existe pas encore, tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes.
    
    Alors, le vendredi suivant, après s’être assurée que Willis serait bien présent, elle ...
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