1. Beauté disgracieuse


    Datte: 17/11/2018, Catégories: f, fh, ffh, inconnu, Collègues / Travail prost, boitenuit, telnet, revede, miroir, strip, photofilm, BDSM / Fétichisme Transexuels nopéné, nonéro, exercice, confession, Humour sf, tarifé, internet, Auteur: Collectif Antilogies, Source: Revebebe

    ... grincheuse et ne vais vers personne.
    
    Gracieuse je dois être ! Sinon, point d’homme pour finir ma soirée. Je pourrais en avoir deux facile, je parie, l’un parce qu’il n’attend que ça, l’autre en souvenir du « bon vieux temps »… mais bien évidemment, celui qui m’intéresse est un vrai défi.
    
    Alors, nous disions, Stéphane…
    
    oooOOOooo
    
    Le poète a toujours raison. Le peintre aussi, sans doute. Même s’il peint la femme nue comme Lucian Freud (1) ou Egon Schiele (2). Ils ont raison pour qui sait ressentir ce qui a motivé leur œuvre, ce qui fait réagir, vibrer, ce qui insupporte comme ce qui transporte. Ils ont raison dans ce qu’ils permettent de regarder, dans ce qu’ils imposent de voir.
    
    Je ne savais lire ni les poètes, ni les peintres. Cela m’aurait pourtant aidé à apprécier la réponse que j’ai reçue à ma demande. Une demande bien anodine, compte tenu de la nature des échanges que j’avais avec cette correspondante. Nous appréciions nos écrits respectifs et, par le biais de nos textes, nous pensions comprendre notre manière d’appréhender la vie. Par nos textes et par nos courriels. Pour autant qu’ils aient vocation d’exprimer de telles émotions.
    
    Où mieux trouver la personnalité profonde d’une femme qui écrit ? Dans les fantasmes qu’elle met en scène par ses histoires ? Dans les aveux distillés d’un courriel à l’autre, bien à l’abri derrière un pseudonyme ? Ou faut-il plutôt aller la débusquer au fond de ses yeux, après l’avoir mise à nu dans une chambre d’hôtel, ...
    ... semblable à celles où se rencontrent les protagonistes de ses histoires ?
    
    J’ai supposé que le meilleur moyen de le découvrir était de la pousser dans un autre registre. Je lui ai demandé une image d’elle. Une image de sa jouissance, dont elle savait si bien décrire les plus infimes mécanismes.
    
    Elle m’offrit deux images. L’une avant l’orgasme, et l’autre, juste après.
    
    Elle avait réussi à prendre la première, seule, dans l’intimité de sa chambre à coucher. Une superbe photo de son visage, sur lequel le trouble à venir était bien visible. Infime et sublime instant de grâce.
    
    Comment a-t-elle réussi à presser sur le bouton de l’appareil juste avant de déclencher sa propre jouissance ? Elle ne me l’a jamais avoué. J’ai toutefois cru comprendre entre les lignes, que ce regard, ce visage offert, dans l’attente du spasme libérateur, c’était vers moi qu’elle l’avait tendu. Que sous ses doigts qui fourrageaient entre ses cuisses, réveillant la petite bête impatiente, il y avait bon nombre de mes phrases, et toutes les émotions qu’elles avaient fait naître, à chaque récit, à chaque courriel.
    
    Mes mots auraient-ils amené cette belle femme au désir ? Au désir indomptable, celui qu’il faut nourrir, entretenir longuement, puis finir par honorer, dans le débordement des sens, dans les soupirs et les gémissements. Aurais-je vraiment su faire jouir cette femme par la seule intensité de mes mots ? C’était bien ce qu’elle m’offrait de contempler par cette image d’elle, à l’exact instant ...