1. Jérém & Nico SAISON 1 Episode final


    Datte: 17/11/2018, Catégories: Entre-nous, Les hommes, Auteur: Fab75du31, Source: Hds

    ... veuille à mort pour la façon dont ils ses sont quittés la dernière fois qu’ils se sont vus ; pas un moment sans ressentir l’inquiétude que son pote, désormais seul et désorienté, puisse se mettre en danger ; pas un moment, sans que tout cela ne lui noue la gorge, lui vrille les tripes.
    
    Oui, depuis une semaine, Thibault a le cœur lourd, très lourd : un cœur qui en a encore pris un coup quelques heures plus tôt, lorsque Nico est allé lui parler. Car, à partir de ce moment-là, son cœur s’est encore alourdi un peu plus, de la honte d’avoir menti à Nico ; ou du moins de ne pas lui avoir tout dit, comme c’était le cas déjà l’avant dernière fois qu’ils s’étaient vus.
    
    Une grande résolution de profile dans son esprit ; une décision importante, terriblement difficile à prendre.
    
    Mais avant de cela, Thibault se dit que, dès demain, il va rappeler son Jéjé, et le convaincre de se voir pour discuter calmement ; il se dit que oui, demain il va trouver les mots pour sauver leur belle amitié ; que demain, il va retrouver son Jéjé.
    
    À cet instant précis, pour Thibault, tout comme pour moi, le lendemain semble encore plein de promesses.
    
    C’est reposant de se dire qu’il y aura toujours un demain pour faire ce que nous nous sentons pas le courage de faire aujourd’hui, pour trouver les mots que nous n’avons pas su prononcer plus tôt, pour nous reconcilier avec les personnes avec qui nous regrettons d’être fâchés : en somme, pour être en harmonie avec nous-mêmes ; pour être heureux, ...
    ... tout simplement.
    
    La nuit va bientôt se terminer et le vent d’Autan n’a rien perdu de sa vigueur ; il caresse ma peau, s’engouffre dans mes cheveux, essuie mes larmes ; il fait onduler les branches les arbres des allées, il balaie les feuilles que la sécheresse commence à faire tomber ; c’est encore lui qui qui fait osciller les câbles des lignes électriques, qui s’engouffre dans les places, les avenues, les rues de la ville rose, qui traverse les grilles du Boulingrin, que je contourne en rentrant chez moi, après avoir quitté l’appart de Martin au petit matin.
    
    Devant le Grand Rond, je ralentis le pas : je suis percuté par la violence du souvenir, ce tout premier souvenir de ma nouvelle vie, le souvenir d’un beau jour de mai, le souvenir de mon parcours, plein d’angoisses et d’inquiétudes, vers les « révisions », vers l’appart du garçon que j’aime depuis le tout premier jour du lycée.
    
    Je me souviens de cet après-midi ensoleillé ; ce jour-là, le vent d’Autan soufflait très fort dans les rues de la ville Rose. Puissant, insistant, caressant ma peau, s’engouffrant dans mes oreilles, me racontant le réveil d’un printemps qui se manifestait partout, dans les arbres des allées au feuillage triomphant, dans les massifs fleuris du Grand Rond.
    
    J’ai le net souvenir de la sensation de ce vent dans le dos, accompagnant mes pas, encourageant ma démarche, comme pour tenter de faire taire mon hésitation.
    
    Cette nuit encore, le vent d’Autan semble m’encourager à retrouver mon ...