Appât pas à pas - Histoires de Sexe

Appât pas à pas

... endroit public en tout cas…

C’était parfaitement exprimé. Un lieu public offrait bien plus de possibilités pour un flagrant délit…

— Pour vos débuts, je vous propose quelque chose qui devrait vous plaire. Le dimanche, il y a de nombreux poids lourds arrêtés par l’interdiction de rouler, avec des conducteurs qui s’occupent comme ils peuvent en regardant des vidéos pornos dans leurs cabines. Ils ne sont pas trop regardants si une petite se présente, même un peu maigrichonne. Après-demain, l’après-midi, je vous emmènerai.
— À quel endroit ? demanda Mathilde, d’une voix qui chevrotait un peu. Bien, se dit Marc, une émotion légitime.
— Le mieux, c’est l’aire d’autoroute de la Clairière. Je vous y emmènerai. Il faut y aller à une heure précise, quand il fait encore jour. Après, il y a des professionnelles, vous vous feriez agresser.
— Bravo, pensa Marc. En posant la question du ton inquiet d’une femme qui veut savoir dans quel endroit glauque elle allait être entraînée, elle n’avait pas éveillé sa méfiance, et Klein avait révélé l’information qui allait permettre de préparer la trappe. Par contre, mieux valait maintenant qu’elle ne pose pas d’autre question, ce qui pourrait lui mettre la puce à l’oreille. Il lui faudrait bien préciser le lieu et l’heure du premier rendez-vous.

Par chance, Mathilde avait dû juger de la même façon, car elle ne disait rien. Le silence se prolongea, Marc se demandant quel échange muet avait lieu entre les deux.

— Demain, reprit Klein, à ...

... nouveau d’une voix altérée, vous viendrez chez moi. Je vérifierai si sexuellement, vous avez la technique nécessaire.

Aïe, aïe, aïe, tout risquait de tomber à l’eau. Marc avait prévu cette situation et la façon de la contrer, mais n’avait pas eu le temps de préparer Mathilde. À la voix de Klein, il était clair que celle-ci lui plaisait beaucoup, ce qui était à double tranchant. Il avait une envie aigue de la sauter, ce qui n’était pas dans les plans, par contre cet élément pouvait obscurcir son jugement.

Mieux valait s’en tenir au plus simple. Sans changer de position, Il tendit le bras et inscrivit rapidement sur le tableau avec un feutre : OQP DEMAIN PROMETS Q APRES

Lorsque Mathilde parla finalement, son ton était soucieux.

— Si je me libère dimanche après-midi, il me sera bien difficile de disparaître demain aussi… J’avais prévu de passer la journée avec mon mari et ma fille. Ce serait très risqué…
— Nous n’en aurons pas pour longtemps. Allez faire des courses, et libérez-vous une demi-heure.
— Cela va être vraiment difficile…

Elle se tut, misérablement. Son expression devait parler pour elle, car Klein reprit.

— Considérez-moi comme le premier de vos clients. Si cela vous excite, je vous paierai. Trente euros, ça vous va ? C’est le prix des petites roumaines qui se font sauter derrière un buisson au Bois-Savot. Vous aurez même un petit cadeau en plus si vous vous appliquez.

Marc souligna trois mots sur le tableau, et inséra un point d’exclamation : ...