1. Vices et délices


    Datte: 15/11/2018, Catégories: ff, amour, fdomine, Auteur: Nicogarner, Source: Revebebe

    ... de s’y rouler voluptueusement avec Maud est une tentation tout aussi brusque et pénible contre laquelle elle doit lutter.
    
    Derrière elle, la poignée se met à tourner ; Maud essaie de pousser la porte.
    
    — Cassandra, ouvre-moi !
    
    Celle-ci pose la main sur la clé. Sa main n’a jamais autant tremblé, et à la dernière seconde elle la retire vivement comme si elle venait d’être brûlée. Avec un soupir éperdu, elle s’adosse contre la porte. Non, non, elle ne doit pas ouvrir cette porte ! Le faire, c’est accepter l’inévitable, accepter sa défaite, et commettre un acte qu’elle regrettera toute sa vie. Elle entend faiblement la voix de Maud qui l’appelle, la supplie. Cassandra la désire avec une telle force que le seul son de sa voix, doux et enfantin, lui donne la chair de poule. Une respiration oppressée résonne à ses oreilles, et il lui faut un certain temps pour comprendre que c’est la sienne. Sa poitrine se gonfle au point d’exploser. Les frissons qui la secouent la font claquer des dents nerveusement, et elle porte le poing à sa bouche, se mordant sauvagement ; mais même la douleur ne peut atténuer ce désir impétueux qui la tenaille effroyablement. Elle a du mal à croire ce qui lui arrive. Elle se retrouve dans une situation qu’elle n’a jamais connue, et l’idée de braver un interdit est l’aphrodisiaque le plus intense qu’elle connaisse. Jamais elle n’a ressenti une sensation si forte et si excitante.
    
    De nouveau, Maud gratte à la porte.
    
    — Je t’en prie. Laisse-moi ...
    ... entrer.
    
    Bon sang, comme Cassandra en a envie ! Faire pour la première fois l’amour à une femme, commettre un acte qui sort de l’ordinaire et de sa petite vie bien rangée. Goûter au fruit défendu. Une fois, une seule fois, une parenthèse enchantée dont elle se souviendrait plus tard avec un plaisir coupable. Avec la certitude de ne pas être déçue. Se laisser entraîner par une femme experte dans une frénésie de plaisirs la plonge dans des abîmes de sentiments contradictoires, entre désir et culpabilité. Le silence qui s’instaure lui permet de retrouver un peu ses esprits, de courte durée lorsque la voix de Maud se fait de nouveau entendre.
    
    — Cassandra, excuse-moi, j’ai perdu la tête… Ouvre, j’ai retrouvé mes esprits, tu ne crains rien…
    
    Cassandra a des doutes. La voilà qui, craintive et apeurée comme jamais elle ne l’a été, s’enquiert d’une voix blanche :
    
    — C’est vrai, tu me le jures ?
    — Promis. Je regrette… Ouvre, il faut qu’on parle…
    
    Cassandra est sceptique. Le comportement irrationnel et passionnée de sa belle-sœur a de quoi l’inquiéter. Vraiment, elle ne sait pas si elle peut lui faire confiance alors qu’elle-même doute de ses propres réactions. La tension qui l’habite est si forte qu’elle a l’impression de perdre la raison. À cet instant, c’est le trou noir, le vide absolu, comme si son cerveau refusait de se rappeler le moment où la porte s’est ouverte.
    
    Il n’y a aucun doute que c’est elle qui a tourné la clé dans la serrure, mais elle n’aura jamais aucun ...
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