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Un coin de paradis
Datte: 14/11/2018, Catégories: Gay Auteur: thomk44, Source: xHamster
L’angoisse de la page blanche. Depuis quelques heures, accoudé sur la table de la cuisine, les mots ne venaient pas comme s'ils restaient tapis quelque part dans un coin obscur de mon cerveau. Pourquoi ne pas partir sur la relation d'une expérience vécue ? L’idée était forcément géniale. J'entamais donc un marathon sur un site de rencontres. Plusieurs annonces retinrent mon attention. Elles étaient toutes quasiment sur le même modèle : « homme actif cherche partenaire ». Je lançais quelques bouteilles dans l’océan numérique. La vague des réponses me rapporta invariablement le même mot « réel ». On était pas là pour discuter, pour fantasmer mais pour baiser. J'allais jeter l’éponge quand un message différent apparu sur mon écran. L'homme, qui m’écrivait, acceptait d'évoquer son expérience à condition que l'on se rencontre au préalable. Je n’étais pas super emballé car je devais quitter l confondons sécurisant des contacts virtuels pour me confronter à la réalité. Mais c’était la seule réponse positive et il habitait à trois quart d'heure de chez moi. Je lui envoyais une réponse positive. Il m'avait donné rendez-vous dans un café aujourd’hui. Je m’étais installé comme convenu à la terrasse du café de la poste. Le seul établissement ouvert de ce petit village perdu dans la campagne. Le soleil inondait la terrasse. Malgré tout je frissonnais, une pointe d’appréhension au creux de l'estomac. Je n’étais plus aussi sûr de moi. Perdu dans les affres de ...
... l’incertitude, je sursautais lorsque une voix rocailleuse me héla : « vous êtes l'apprenti écrivain ». Elle émanait d'un homme, massif, au ventre rebondi. Il devait avoir la soixantaine avec ses cheveux courts blanc. Son regard clair me dévisageait. - Bonjour c’est bien moi, répondis-je. Thomas, pour les intimes. Je lui tendis ma main qu’il enveloppa dans sa grosse patte habituée aux travaux d’extérieur. - Paul. Je ne vous ai pas trop fait attendre. - Non du tout. J'en ai profité pour parfaire mon bronzage. Son visage carré buriné par le temps s'illumina d'un sourire sincère. Il commanda un café et je finis le mien. On commença par évoquer la campagne qu'il aimait avec passion. Son ton était animé. Au bout de quelques instants nous avions opté pour le tutoiement. - On commence, je sorti un petit calepin. Il jeta un coup d'œil aux alentours. - On ne peut pas trop parler ici. Si tu veux on peut poursuivre notre conversation chez moi. J'habite à moins d'un quart d’heure d'ici. Rasséréné par nos premiers échanges, j'opinai de la tête. - Oui, ce sera effectivement plus adapté. Je le suivais en voiture. Nous nous enfonçâmes un peu plus loin dans la campagne. A perte de vue, des champ s’étendaient mollement au soleil à peine gêné par quelques bosquets serrés. Les roues de la voiture accrochèrent un chemin empierré qui nous conduit dans la cour d'une ferme rénovée. Il ouvrit la porte et m'invita à entrer. Un chien noir se rua sur moi. - Il n’est pas ...