Le passé au présent
Datte: 08/11/2018,
Catégories:
fh,
extracon,
bizarre,
campagne,
amour,
fdomine,
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cérébral,
revede,
fantastiqu,
sorcelleri,
amourcach,
amourdram,
Auteur: Musea, Source: Revebebe
... ce qui s’était joué entre eux ? Elle n’était qu’une toute petite fille à l’époque, mais tout de même…
Perplexe, prise d’une curiosité subite, Claire se leva et monta à l’étage. Elle voulait trouver des traces de la passion qu’avait vécue sa mère avec le maréchal-ferrant. Elle ouvrit la porte de la chambre de ses parents, alluma l’ampoule électrique du plafonnier et s’avança vers la coiffeuse, seul meuble personnel de Rose. Elle ouvrit les tiroirs qu’elle connaissait par cœur, examina les quelques bijoux, sortit le paquet de lettres échangées avec Albin, le feuilleta doucement et allait le délaisser pour d’autres, lorsqu’un détail attira son attention. L’écriture masculine n’était pas la même sur certains feuillets.
— Voilà qui est étrange !
La jeune fille dénoua le ruban qui enveloppait les lettres. Jusqu’à présent, jamais elle ne s’était autorisée à lire les correspondances de ses parents. Une pudeur et une peur de trahir l’honneur familial l’en avaient empêchée. Mais ce soir-là, au regard de ce qu’elle vivait, Claire avait besoin de comprendre, au travers de ce qu’avait vécu sa mère, son propre trouble. Elle déplia la première lettre et reconnut la signature d’Albin, passa directement à la seconde : une écriture déliée, beaucoup plus que la première et un signe étrange en bas de page. Sa mère avait-elle un amant supplémentaire ?
Claire, la bouche sèche, commença sa lecture :
Cette lettre étrange, poétique et maladroite, était datée d’avril 1900, soit dix ...
... ans avant qu’elle épouse Albin. L’homme qui écrivait cette lettre était très inconvenant de dire des choses pareilles, surtout à l’époque. Rose devait avoir vingt ans… Que faisait-elle à danser nue dans une forêt ? Était-ce un rituel de printemps de sa grand-mère ?
Claire chercha une autre lettre de l’inconnu. Elle en trouva une deuxième, datée de quelques mois plus tard. C’était une lettre à la fois d’excuse et de remerciement. Cette fois-ci, Claire n’eut plus de doute sur l’identité de son auteur :
Suivait une lettre de réponse de sa mère, très courte :
Claire regardait les feuillets posés sur la coiffeuse. Ainsi sa mère avait repoussé le père de Louis pour respecter la magie… Elle se souvint que ses parents s’étaient connus au Puy. Rose avait son âge lorsqu’elle avait quitté sa grand-mère, sans doute peu après sa dernière lettre à son amant. Et elle était partie au Puy pour entrer chez un pharmacien herboriste, qui l’avait embauchée pour l’entretien et l’agencement des remèdes. Le vieil homme avait vite compris que la jeune fille aimait et connaissait les pouvoirs des plantes dont il faisait pommades, tisanes, crèmes. Alors, il l’avait prise en apprentissage. Et comme elle était très habile, il avait repris des recettes qu’elle connaissait de sa grand-mère pour tout ce qui était maux courants afin de multiplier ses bénéfices.
C’est en achetant régulièrement une potion contre ses maux d’estomac qu’Albin avait rencontré Rose. Il avait vécu à Saint-Amant les belles ...