Le passé au présent
Datte: 08/11/2018,
Catégories:
fh,
extracon,
bizarre,
campagne,
amour,
fdomine,
vengeance,
cérébral,
revede,
fantastiqu,
sorcelleri,
amourcach,
amourdram,
Auteur: Musea, Source: Revebebe
Claire regardait la flamme danser dans le cantou. Assise sur une chaise de paille, elle rêvait, assommée par la journée qu’elle venait de vivre. Elle se sentait tout à la fois épuisée, courbatue, heureuse et inquiète. Ce mélange d’émotions chahutait la jeune fille plus qu’elle n’aurait voulu. Des larmes par instant montaient à ses yeux et coulaient le long de ses joues pour tomber dans son cou. Elle s’en voulait presque, maintenant qu’elle était seule, d’avoir interrompu, alors qu’ils étaient allongés dans le foin, ce moment d’intimité pendant lequel, elle le sentait confusément, elle désirait ardemment son compagnon.
Ce désir l’étonnait, la troublait. Jamais elle n’avait rien ressenti de pareil. Peut-être une petite émotion lorsque, quelques années auparavant, Olivier Desgranges, le fils du châtelain, lui avait volé un baiser près du verger. Mais elle avait très vite oublié et les hommes qui l’avaient approchée depuis la mort de son père n’avaient jamais suscité en elle l’émoi que Louis avait très vite mis entre eux.
Elle rougit et se remémora tous les moments où elle avait ressenti le désir de Louis et le sien. Son épaule ne la faisait plus souffrir mais une petite marque rouge était restée sur sa peau, preuve de l’abandon sensuel qu’elle avait eu dans les bras du luthier. Elle s’en voulait toujours un peu de n’avoir pas résisté plus. D’autant que l’homme ne s’était jamais caché d’être un séducteur. Mais elle devait reconnaître qu’elle sentait vis à vis de Louis une ...
... attirance puissante, comme si son corps avait trouvé le complément qui lui manquait pour être comblé. Auprès du luthier et encore plus entre ses bras, elle se sentait femme, pleinement femme, désirée dans tout ce qu’elle était et cela, bien malgré elle, la ravissait.
Brusquement, l’image de sa mère assise devant sa coiffeuse, un doux sourire aux lèvres, revint à sa mémoire. L’émotion qu’elle avait perçu chez elle, elle la partageait ce soir pour la première fois.
— Maman, je crois que je suis en train de tomber amoureuse de cet homme, mais j’ai terriblement peur de me tromper. De ne pas être la femme qu’il lui faut. Que je ne sois pour lui qu’une maîtresse de plus et de me retrouver seule dans quelque temps, encore plus triste qu’avant.
En disant cela, elle réalisa que sa mère avait été elle aussi une maîtresse, celle du père de Louis. Et cette idée la troubla plus encore… Finalement, elles avaient chacune cédé à la passion, à croire que c’était un héritage qui se transmettait.
— L’amour est une chose bien étrange, murmura Claire dans un soupir. Je ne sais pas si Bertrand Bergheaud avait le même regard que son fils, mais je commence à comprendre ce que tu pouvais éprouver pour lui. Papa t’aimait, mais peut-être pas de cette manière fougueuse et totalement déraisonnable !
Ses réflexions faisaient ressurgir tellement de souvenirs… La jeune fille ferma les yeux et revécut tous les moments où elle avait vu sa mère avec son amant. Comment n’avait-elle jamais compris ...