1. III - À corps perdu (16)


    Datte: 08/11/2018, Catégories: Divers, Auteur: flyx13, Source: Xstory

    ... période à m’amuser, j’ai fini par en avoir un peu marre. De baiser pour baiser était devenu lassant et d’un, voir deux partenaires par jour en moyenne, j’ai commencé à espacer mes relations sexuelles. Non pas que le sexe ne me plaisait plus, loin de là, mais je voulais privilégier la qualité à la quantité. Et même si j’étais devenu lubrique au possible, j’avais toujours, au fond de moi, cette envie de me trouver un homme que je ne verrais pas que comme un sextoy humain à usage unique. Je voulais rencontrer le prince charmant, probablement un héritage des nombreuses histoires de conte de fée que me lisait ma mère quand j’étais gamine. Et puis mes parents étaient ensemble depuis près de trois décennies et ils s’aimaient toujours autant, ils constituaient donc un exemple que je voulais suivre.
    
    Mon université accueillait régulièrement des étudiants venant d’autres pays, le plus souvent européens. Je me souviens qu’avec Kathleen, nous nous étions lancées un challenge : à chaque fois qu’on se tapait un mec venant d’un pays étranger, on devait mettre une marque – noire pour elle, orange pour moi – sur une carte du monde accrochée à un mur de l’appart’, le but étant d’être celle qui arriverait à punaiser le plus de pays différents. On se menait une petite guérilla toutes les deux – toujours dans la bonne humeur – pour arriver à être celle qui mettra, la première, un nouveau dans son lit, sachant qu’à partir du moment où un mec était passé entre une de nos paires de jambes, il ne ...
    ... comptait plus pour le challenge. Elle a gagné haut la main vu que sur la fin, je n’étais plus très encline à jouer.
    
    Un jour, Kathleen et moi guettions l’arrivée d’une nouvelle fournée de ces étudiants. Par la force de l’habitude, je matais chacun des gars, et ce même si je n’y voyais plus des masses d’intérêt. C’est alors que j’ai croisé le regard d’un beau brun assez grand avec un charme fou. Je ne pouvais me retenir de le fixer, comme si je contemplais un trésor. Mon estomac s’est noué et des frissons ont déferlé à la surface de mon épiderme.
    
    — Ah, on dirait que tu vas te remettre à jouer avec moi ! me lança Kathleen en me voyant dévorer ma cible des yeux.
    
    — Non, celui-là, je le veux ! Laisse-le-moi, s’il te plaît Kath’ ! la suppliai-je.
    
    — Hum… ça dépend. S’il vient d’un pays que je n’ai jamais fait, il est pour moi ! répondit-elle avec un sourire narquois.
    
    C’était un frenchie, et comme nombre de français s’était déjà échoué dans nos lits respectifs, elle me laissa le champ libre. Les étudiants extra-européens étant une denrée rare, elle avait jeté son dévolu sur un Bolivien, ce qui allait lui permettre d’asseoir encore plus sa victoire. Je n’avais d’yeux que pour cet homme qui provoquait chez moi des sensations que je n’avais encore jamais ressentis, et je ne parle pas là – que – d’excitation sexuelle. Il m’attirait, m’obsédait même, et je ne voulais qu’une seule chose, c’est être avec lui.
    
    Mon père adorait un chanteur français dont les premières paroles ...
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