1. La Lolita


    Datte: 06/11/2018, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: Galileo, Source: Hds

    LA LOLITA
    
    Louis est, plutôt, était agriculteur. À l’époque de cette histoire, il avait déjà largement dépassé la quarantaine. Le petit hameau tristounet où il habitait avec sa femme se composait de deux fermes et trois maisons, la ferme de Louis et celle de ses beaux-parents, deux des maisons n’étaient habitées que le week-end par des citadins embourgeoisés et la troisième par une vielle dame solitaire. Les habitants de ce hameau étaient tous plutôt âgés. En fait, Louis et sa femme étaient les plus jeunes, les derniers à devoir encore travailler pour gagner leur pain quotidien.
    
    Louis et Marie s’étaient mariés très jeunes, Marie était la fille de l’autre fermier du hameau et ils se connaissaient depuis toujours. Dernier d’une famille de quatre enfants, il avait deux frères et une sœur et, comme souvent dans les campagnes, c’est le moins futé des enfants qui reprend la ferme et la charge des parents. Les autres ont les moyens de s’en sortir autrement. Vu l’état des bâtiments et les bas revenus, il n’y avait pas eu de problèmes entre frères et sœur lorsqu’il s’est agi de prendre la suite du père. Tout aurait été bien comme il se doit sauf que, malheureusement, Louis et Marie n’avaient pas pu avoir d’enfants. La vie était donc monotone dans ce hameau où les seules distractions concernaient les travaux des champs.
    
    A la mort de son beau-père, Louis avait repris les terres de l’autre ferme, celle de ses beaux-parents, ce qui lui faisait une ferme d’une trentaine ...
    ... d’hectares. Ce n’était pas Byzance et pour s’en sortir, Louis, qui était une force de la nature, élevait une vingtaine de vaches, des poules et des lapins, il cultivait des pommes de terre, des betteraves et aussi un jardin potager. Il n’y a pas de petites économies et puis, ses légumes, il en connaissait la provenance.
    
    Le couple ne partait jamais en vacances, ils ne s’en plaignaient pas. Au contraire, ils appréciaient leur routine et leur tranquillité. Leur seul regret était ne pas avoir d’enfant. De temps en temps, l’un ou l’autre de leurs frères et sœurs venait avec neveux et nièces leur rendre visite le dimanche après-midi, c’était les seules fois ou un peu de jeunesse pénétrait dans la petite maison.
    
    Leurs rares déplacements se faisaient à l’occasion des mariages, des baptêmes ou des enterrements. Des occasions de revoir parfois de la famille plus ou moins proche qu’ils avaient perdu de vue.
    
    C’est justement à l’occasion d’un enterrement d’un oncle que Marie retrouva une cousine qui était partie vivre à Paris et qu’elle n’avait pas revu depuis plus de vingt ans. La petite collation d’après l’enterrement fut l’occasion d’échanger des nouvelles.
    
    Marie apprit que sa cousine était divorcée avec un enfant à charge, une fille qui venait juste d’avoir dix-huit ans. Depuis son divorce, elle avait beaucoup de mal avec cette fille qui avait raté sa scolarité, raté son diplôme de coiffeuse et avait de mauvaises fréquentations.
    
    À la suite d’on ne sait qu’elle sentiment, ...
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