1. Humidité ambiante


    Datte: 31/10/2018, Catégories: hh, volupté, Voyeur / Exhib / Nudisme Masturbation Oral hdanus, hsodo, yeuxbandés, Auteur: Julien Saint-Honoré, Source: Revebebe

    Il flotte un drôle de parfum sur ce Paris que je connais si bien maintenant. Le brouillard m’enveloppe, comme une douce couche de coton humide. On n’y voit pas à cinq mètres, et j’ai l’impression que cela s’épaissit. J’aperçois du coin de l’œil des silhouettes à quelques mètres de moi, brusques fantômes peu engageants. Je respire à grands traits cette atmosphère aqueuse, me sentant poisson. Je bats des nageoires et commence ma traversée, délaissant le métro pour mes pieds, une fois n’est pas coutume. Il est si rare de pouvoir ainsi traverser les nuages ! Je descends les boulevards, croisant toujours des silhouettes sans visage, aux traits stylisés. Les bruits sont également étouffés, j’ai un peu peur de me perdre. Mais je n’ai rien de prévu, et je prends ça comme un jeu. D’ailleurs, ça y est, je ne sais plus trop où je suis. Je parcours des rues de plus en plus étroites, alors que la brume se referme de plus en plus sur moi. Une vraie purée de pois, on n’y voit plus à deux mètres, maintenant. Je longe les murs, croisant des regards étonnés de l’autre côté des vitrines.
    
    Soudain, alors que je suis tout concentré sur mes pieds et les obstacles au sol, je rentre violemment dans quelque chose, qui s’avère en fait être un homme. Quelque peu choqué, il s’excuse d’une voix très agréable, au timbre de baryton. Il est si proche que je peux voir ses traits. Il me plaît, avec son menton dur mal rasé, ses cheveux bruns et sa gueule de bon père de famille un peu fatigué. Il pose sa ...
    ... main sur mon épaule, un peu inquiet, et me demande répétitivement si ça va, s’il ne m’a pas fait mal. Je souris un peu et le rassure, en posant ma main sur la sienne… Il rougit un peu, je peux le voir malgré le froid ambiant. Sa main gauche ne porte pas d’alliance. Sa main sur mon épaule est brûlante. Il la retire, à mon grand désarroi, et me salue avant de continuer son chemin. Je me retourne pour le regarder s’éloigner ; avant que la brume ne l’engloutisse à nouveau, il me semble le voir hésiter et se retourner à son tour. Mais bientôt s’élève de nouveau devant moi le mur blanc aux fins tentacules évanescents. Je soupire un peu, amusé du caractère onirique d’une rencontre si fortuite, et reprends ma route. C’est définitif, je ne sais plus où je suis. Peut-être par là, à gauche ? Oui, je débouche quelque part. Ah, flûte, l’impasse. Je ne vais pas passer ma journée à chercher mon chemin, tout de même ! Voilà où me mènent mes lubies. Le portable me sauvera et m’indiquera où je suis. Je cherche dans mes poches, et ne vois ni ne sens arriver dans la brume, dans mon dos, une silhouette large d’épaules.
    
    Avant que j’aie le temps de me retourner, l’homme me prit dans ses bras par derrière et plaqua une main sur ma bouche. Pris de panique, je me débattis, mais sa force était de loin supérieure à la mienne. Je pouvais sentir, mêlée aux senteurs humides du macadam et de la rue, sa fine odeur musquée, mélange de sueur et d’eau de toilette. Me tenant toujours dans sa puissante étreinte, ...
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