1. Descente au Paradis (5)


    Datte: 26/10/2018, Catégories: Erotique, Auteur: Phoroeckx, Source: Xstory

    ... chocolat à ses lèvres : cette fois, moins de sucre, mais toujours bon. Au bout de quelques instants, Suzanne se rend compte que son bas de maillot de bain est toujours trempé : elle ne peut pas rester comme ça, d’autant que la sensation est assez désagréable.
    
    — Marcel, tu n’aurais pas dû m’allonger sur ton canapé. J’étais trempée, le cuir et l’eau ne font pas vraiment bon ménage.
    
    — Mais de quoi tu parles ? Ces fauteuils sont dégueulasses, ils ont trente ans. Ca me donnera une bonne excuse pour les balancer.
    
    Suzanne rit de nouveau : cette fois, contrairement à il y a encore peu de temps, elle n’a pas besoin de se forcer. Peut-être que son état lui facilite la tache, mais elle se sent tout de même plus détendue. Elle n’a pas été très gentille avec lui : à chaque occasion, elle a remis sa confiance en doute, parfois à tort, parfois à raison ; et ce, pour la simple et bonne raison que sa mère l’avait toujours profondément haï. Mais peut-être qu’il serait temps qu’elle débarrasse de son fantôme : sa mère avait grandi dans une autre époque, une époque beaucoup plus dure pour les femmes. Peut-être que son éducation, et ses préceptes sur les hommes ne sont plus d’actualité après tout. Quoi qu’il en soit, la belle quadragénaire est reconnaissante.
    
    — Merci d’être là, en tout cas. En ce moment, je ne vis pas une période facile, et j’ai un peu tendance à placer mes poids sur les épaules des autres, malgré moi. C’est gentil de me supporter et de me soutenir.
    
    — Pfff, ...
    ... qu’est-ce que tu racontes ? Je préfère passer du temps avec toi, et tes problèmes de gestion de la colère, de l’alcool, de la chaleur, du sucre, des entraînements de sport... et tout ce que tu veux, qu’avec ces putains de touristes parisiens qui se croient tout permis et qui me cassent les couilles à longueur de vacances scolaires.
    
    Cette fois, les deux voisins rient aux éclats. La discussion se perpétue quelque temps, puis Marcel finit par se lever.
    
    — Bon, c’est pas tout, mais j’ai le repas du soir à préparer, donc si tu veux bien...
    
    — Oh non, je... Je vais rentrer, ça va aller, je te remercie.
    
    — Tais-toi, petite. Ch ’sais pas si t’as vu ta tronche, mais t’es plus blanche que la serviette. Et pis, hier soir, c’est moi qui ai squatté ta maison, chacun son tour.
    
    — Mais...
    
    — Ca se discute pas, repose-toi.
    
    Sur ces mots, Marcel s’en va en direction de la cuisine. Suzanne sourit : elle n’a clairement pas l’habitude de se faire donner des ordres, d’ailleurs, la plupart du temps, c’est elle qui en donne, que ce soit à ses collègues, à ses clients, à son fils ou même avant à son ex-mari. La situation la fait bizarrement sourire. Peut-être devrait-elle se laisser guider par les évènements plus souvent ? A trop vouloir contrôler la situation, elle en vient souvent à ne plus rien contrôler du tout. Sur ces réflexions, la belle termine son chocolat chaud et repose la tasse.
    
    Marcel est dans la pièce d’à côté, mais elle est toujours trempée. Un petit pic d’adrénaline monte ...
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