Rêve d'amour
Datte: 25/10/2018,
Catégories:
hh,
voisins,
campagne,
train,
revede,
Oral
hdanus,
hsodo,
fantastiqu,
inithh,
Gay
Auteur: Pierre Dubreuil, Source: Revebebe
... clochait, c’était certain ; les voyageurs ne se comportaient pas de la manière habituelle. En fait, il savait déjà ce dont il s’agissait, mais refusait de se l’avouer. Peu à peu, les murmures s’amplifièrent autour de lui, et, tendant l’oreille, il finit par entendre une conversation qui, bien qu’il s’y attendît, le pétrifia :
— Alors, comme ça, disait l’un des garçons, ils étaient pédés ? Ils couchaient ensemble ? Je n’arrive pas à y croire !
— Évidemment, on n’en a pas la preuve formelle ; mais quand on trouve deux mecs enlacés, à poil sur un lit trempé de sperme, il n’y pas beaucoup de place pour le doute…
— Ce sont bien les derniers que j’aurais soupçonnés de ça ! Des mecs aussi sportifs, aussi virils… Quoique, à y bien réfléchir, ils se tripotaient beaucoup ces derniers temps… Mais leur mort, je n’arrive pas à comprendre, qu’est-ce qui s’est passé, exactement ?
— Alors là, on nage en plein mystère ! Aucun des deux ne porte la moindre blessure… Un double suicide semble invraisemblable, ce n’est pas du tout leur genre, mais pourtant… Il faut attendre les résultats de l’autopsie, ils peuvent avoir eu une crise cardiaque tous les deux en même temps, mais ce serait une coïncidence ahurissante… Quant à envisager un meurtre, outre qu’il n’y a aucun mobile apparent, on se demande comment l’assassin aurait procédé…
— Non !!! Non, ce n’est pas possible, je ne veux pas !
Adrien avait hurlé. Il se leva, blême, la main sur la bouche, se précipita aux toilettes et vomit des ...
... flots de bile. Lorsqu’il ressortit, Jérôme était là, devant lui. Sidéré, Adrien resta figé, sans savoir que faire. Les voyageurs le dévisageaient, surpris et désapprobateurs, et il était évident qu’ils ne voyaient pas Jérôme. Celui-ci s’approcha, prit la main d’Adrien, se mit à la caresser.
— Je ne t’en veux pas, dit-il, tu as bien fait, j’aurais fait la même chose à ta place. Maintenant, Pierre et moi, nous sommes sur un autre plan, et nous y sommes très bien. Viens nous rejoindre, si tu veux. Nous pourrons vivre des moments merveilleux. Il n’y a pas de jalousie, là-bas. Nous serons heureux, tous les trois.
Très tendrement, il l’embrassa. Adrien se sentit défaillir tant ce baiser lui paraissait doux, et chaste aussi.
— Oh oui ! dit-il, oui, Jérôme, emmène-moi avec toi.
— Viens, dans ce cas, dit Jérôme en souriant, et il disparut.
Alors, très calmement, comme si une force venue d’ailleurs le poussait, et comme si c’était la chose la plus naturelle du monde, Adrien ouvrit la porte du wagon et sauta. Le train en pleine vitesse le happa ; il eut le temps de se sentir aspiré vers la voie, de percevoir un choc, une douleur insupportable. Mais cela ne dura que quelques secondes et bientôt tout s’éteignit…
***
Dans le train immobilisé en rase campagne, les voyageurs commentaient l’événement :
— Mais qu’est-ce qui lui a pris, à ce pédé ? disait Jérôme, on dirait qu’il a été pris d’une crise de folie !
— Oui, renchérit Pierre, il a hurlé brusquement, et s’est rué ...