1. Rêve d'amour


    Datte: 25/10/2018, Catégories: hh, voisins, campagne, train, revede, Oral hdanus, hsodo, fantastiqu, inithh, Gay Auteur: Pierre Dubreuil, Source: Revebebe

    ... week-end ? Pourquoi n’es-tu pas venu ? ne put s’empêcher de lancer Adrien ; mais les mots n’étaient pas sortis de sa bouche qu’il les regrettait déjà.
    — Où j’étais ? répliqua Jérôme d’un air surpris, mais je ne sais pas, moi ! Écoute, il ne faut pas me poser des questions comme ça, ça ne me plaît pas, et puis c’est dangereux…
    — Dangereux ? Qu’est-ce que tu veux dire par là ?
    
    Mais, aussi brusquement qu’il était arrivé, Jérôme avait disparu. Adrien, alors, se souvint de ce qu’il oubliait de plus en plus : Jérôme, ou du moins le Jérôme qui lui rendait visite, et pour autant qu’Adrien pût le savoir, n’était pas un homme réel…
    
    — Sans doute disparaît-il si on lui pose des questions qu’il ne veut pas entendre, ou auxquelles il ne veut pas répondre, se dit-il, amer, en se promettant de ne jamais récidiver.
    
    ***
    
    En pleine nuit — Adrien, finalement, s’était endormi —, Jérôme revint ; il se glissa doucement dans le lit et, sans parler, presque sans le caresser, un peu comme lors de leur première nuit, il lui fit l’amour avec fougue jusqu’à ce que le réveil sonne.
    
    Ce fut sa seule visite de la semaine et il ne parut pas du week-end.
    
    Dans le train aussi, son comportement changea : il se mit à ne plus regarder Adrien. Ce fut un rude coup pour ce dernier, qui, jusqu’alors, trouvait un peu de consolation dans les clins d’œil de Jérôme. Il trouva pourtant le moyen de prendre sur lui et mit un point d’honneur à ne pas montrer son chagrin. Mais il se consumait de jalousie, ...
    ... d’autant que Jérôme, avec des airs de camaraderie virile, serrait de près l’un de ses copains, un autre splendide macho sur lequel Adrien, jadis, avait parfois fantasmé. Sans vergogne, Jérôme se serrait contre lui, lui prenait le bras, le tenait par le cou, posait même, parfois, la main sur sa cuisse. Le garçon, un dénommé Pierre, en paraissait enchanté ; il répondait même assez ouvertement aux avances de Jérôme. Leurs copains semblaient n’y voir que du feu, mais pour Adrien, le doute n’existait pas : ces deux-là, s’ils n’étaient pas déjà amants, n’allaient pas tarder à le devenir. Il en bouillait ; il lui venait, à ce spectacle, des envies, tantôt de pleurer, tantôt de se jeter sur le type et de lui arracher les yeux, ce qui, il en convenait, eût été fort dommage et ne l’eût guère avancé.
    
    Toute la semaine se déroula à l’avenant : le soir, Adrien ne recevait pas de visite et, pendant le voyage en train, Jérôme flirtait presque ouvertement avec Pierre. Le vendredi soir, il surprit, l’espace d’une seconde, un regard qu’ils échangèrent, un de ces regards pétulants et caressants à la fois, révélateurs d’une connaissance intime. Arrivés à destination, ils s’éloignèrent ensemble. Adrien y vit une confirmation de ses soupçons. Il rentra chez lui, dépité, découragé, le cœur saignant de jalousie.
    
    Comme Adrien s’y attendait, Jérôme ne vint pas cette nuit-là, ni dans la journée du samedi, ni la nuit suivante. Au début de l’après-midi du dimanche, désespéré, malade de chagrin, n’y ...
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