Rêve d'amour
Datte: 25/10/2018,
Catégories:
hh,
voisins,
campagne,
train,
revede,
Oral
hdanus,
hsodo,
fantastiqu,
inithh,
Gay
Auteur: Pierre Dubreuil, Source: Revebebe
... : elle le satisfaisait et, lui eût-on proposé de troquer son demi-fantôme contre un Jérôme, non de chair et d’os, car cela il l’était suffisamment, mais un Jérôme dont il pût contrôler les mouvements, un Jérôme qu’il aurait eu en permanence auprès de lui, peut-être aurait-il refusé. Il trouvait beaucoup de charme à ces surprises toujours renouvelées, toujours inattendues. Il s’interrogeait tout de même parfois, mais n’osait pas questionner Jérôme : il avait peur, à lui demander des explications, de le voir soudain, tel Lohengrin, disparaître à jamais. Or cela, il ne le voulait à aucun prix. Jérôme, quant à lui, semblait ne rien voir là d’anormal et se comportait, lors de ces allées et venues, comme si elles avaient été la chose la plus naturelle du monde. Quoi qu’il en soit, tous deux respiraient la sensualité comblée : ils étaient épanouis, et cela se voyait.
Vint le mois d’août où ils prirent quelques congés. Jérôme, en dehors de ses disparitions habituelles, en passa la totalité chez Adrien. Quant à ce dernier, il eut l’impression de ne pas quitter son lit des vacances, sinon pour prendre une douche ou manger quelque chose à la hâte. Il n’était pas rare que Jérôme le rejoignît et partageât ses ablutions ou ses agapes.
Un jour, alors qu’ils venaient de déjeuner et se reposaient sur le lit, Jérôme se tourna vers Adrien et lui dit :
— Voilà. Maintenant, je suis prêt.
— Prêt à quoi ?
— À sauter le pas.
— Excuse-moi, je ne suis pas sûr de comprendre…
— Je veux que ...
... tu me prennes. Je veux connaître la double jouissance.
Adrien faillit s’en étrangler. Bien sûr, après toutes ces semaines où Jérôme ne l’avait presque pas quitté, passant la majeure partie de son temps à lui faire l’amour, il se rendait bien compte que sa totale hétérosexualité n’était plus qu’une façade, et passablement lézardée encore, mais il ne s’attendait pourtant pas à ce que ce macho plus vrai que nature souhaitât déjà renoncer à son intégrité physique, à ce qui, aux yeux de ses semblables, personnifiait la virilité. Il se redressa, le regarda droit dans les yeux et demanda :
— Tu as bien réfléchi ? Tu sais que, si tu franchis ce pas, rien, dans ta sexualité, ne sera plus comme avant : tu ne pourras plus jamais te contenter des femmes ; tu pourras encore éprouver du plaisir avec elles, bien sûr, mais tu auras absolument besoin d’un homme, au moins de temps en temps, et d’un homme qui te possède…
Jérôme lui caressa la joue et sourit :
— Mais, Adrien, je n’envisage déjà plus de me passer d’un homme…
— Tu es sûr ? Et puis, la première fois, ça peut faire mal…
— Avec toi, je n’ai pas peur : je te fais confiance ; je suis certain que tu sauras transformer la douleur en plaisir…
— J’espère, je pense que oui, mais je ne veux pas te prendre au dépourvu… Enfin, puisque tu es décidé… Laisse-moi faire, alors : tout va bien se passer, j’en suis sûr…
Très lentement, il le déshabilla, puis ôta lui-même ses vêtements. Il l’embrassa ensuite longtemps, amoureusement, ...