1. Sophie à l'EHPAD (6)


    Datte: 25/10/2018, Catégories: Trash, Auteur: TURBO77, Source: Xstory

    ... occupations, les enfants nus jouent en criant comme dans tous les pays. Les chiens et chèvres sont dans tous les coins.
    
    Peu d‘hommes ; des femmes en boubou traditionnel portent des seaux et vont toutes dans la même direction, probablement un point d’eau. Elles forment un serpentin.
    
    Je note que là aussi les hommes sont grands et sveltes, un peu comme la représentation que l’on se fait des Masaï bergers du Kenya et les femmes, bien que de bonnes tailles, elles sont larges et grasses.
    
    Ça me rappela les livres que mon grand-père me lisait en attendant que mes parents rentrent du travail. L’auteur, Albert Dubout, était un humoriste : ses femmes étaient plus larges que hautes et les hommes ressemblaient à des haricots verts, maigres et tout en hauteur.
    
    Je me blottissais contre lui pour avoir chaud, la lecture était toujours après la douche de fin d’après-midi. Assise sur ses jambes, j’écoutais sagement en regardant les images et ses mains qui virevoltaient pour me montrer un détail que je n’avais pas vu ; il y avait mille choses par page à découvrir. Un jour où ses amis étaient à la maison, ils m’avaient déguisée en femme à la ‘’Dubout’’. Que de bons moments !
    
    Ils s’entrechoquaient avec la réalité, mais j’étais loin de chez mes parents.
    
    J’étais nue et un attroupement s’était formé autour de la jeep et surtout à l’arrière pour regarder la bête rare, l’attraction vivante. Les enfants — garçons et filles — se moquaient, les femmes étaient bouche bée devant la ...
    ... blancheur de ma peau et les deux hommes présents regardaient entre les lianes de mon pagne mes petits seins roses aux longs tétons. C’est vrai que les femmes étaient beaucoup plus pourvues que moi de ce côté-là !
    
    Gabrielle était descendue et embrassait des gens tout en parlant. Je regardais cette masse humaine bruyante et colorée, sans pouvoir bouger. Prince m’observait. Je crois qu’il comprenait mon désarroi.
    
    Au bout d’un long moment, elle vint me chercher, se saisit de la laisse pour me faire descendre et me mena vers la case la plus grande du village. Tout le monde nous suivait. Je sentais des mains qui touchaient ma peau ; ma blancheur devait être inconnue des enfants, j’étais un peu comme un Alien.
    
    Dans le centre de la case, un trône et un homme massif assis dessus, prenait la plus grande partie de la pièce. Seule une vieille femme ridée, assise en tailleur au pied de la chaise d’apparat était présente. Coiffée d’un chapeau fait de paille et de rubans multicolores, elle avait des peintures rituelles sur tout le haut du corps qu’elle avait nu et un collier de coquillages. Elle avait le même style de pagne que j’avais porté, mais qui ne laissait pas voir son sexe.
    
    Dans sa main, une sorte de bâton avec, en guise de pommeau, une statuette sculptée et au bout, une cavité d’où s’échappait un mince filet de fumée.
    
    Gabrielle parlait avec l’homme en baissant la tête en signe d’allégeance, j’imagine. Elle me fit me prosterner et ôta mon pagne d’un geste brusque. Elle me ...
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