1. Sous l'égide de Proust


    Datte: 23/10/2018, Catégories: fh, hagé, fagée, magasin, Oral préservati, pénétratio, Auteur: Eric, Source: Revebebe

    Ce mardi-là, je feuilletais des livres au rayon Littérature d’une librairie parisienne. Levant les yeux, je croisai le regard d’une femme. Je tenais en main la biographie de Proust par George Painter, enfin rééditée. Nous échangeâmes un sourire. Connivence proustienne ? Ses yeux clairs pétillaient de malice.
    
    Elle portait une simple robe bleue, coupée dans une toile de coton un peu épaisse. Une robe qu’on aurait plutôt mise à la campagne, pour être confortable. C’est ce qui frappait d’abord chez elle, la simplicité de sa mise. À Paris. Ce n’est qu’ensuite qu’on se disait qu’elle devait bien avoir la cinquantaine. C’était une belle femme, bien en chair mais élégante, presque aussi grande que moi.
    
    Elle faisait jeune pour son âge, mais ce constat est à double tranchant… Ayant moi-même abordé la cinquantaine, j’évite ces questions délicates.
    
    Sa chevelure blonde aux reflets argent était relevée dans un chignon. Pendant qu’elle se penchait sur un livre près de moi, j’observais les fins cheveux qui s’échappaient de sa coiffure, à la base de son cou. J’avais envie de les caresser.
    
    Espérait-elle que je l’aborde ? C’était difficile à décider. C’était bien plutôt moi qui aurais souhaité l’aborder ! Marié depuis longtemps, ayant peu de goût pour les complications sentimentales, j’avais jusqu’à présent été très sage. Toujours est-il que je n’osai rien entreprendre. Je me sentis même soulagé quand elle quitta le rayon après m’avoir adressé un dernier regard, ...
    ... indéchiffrable.
    
    Mais, en sortant du magasin une bonne demi-heure plus tard, je me heurtais presque à mon inconnue.
    
    — Bonjour, dis-je bêtement, incapable de trouver autre chose, pantelant, l’esprit vide.
    
    Mon cœur avait bondi dans ma poitrine car j’avais la nette impression qu’elle m’avait attendu.
    
    — Quelle surprise, n’est-ce pas ? dit-elle en riant, avec un léger accent allemand qui ajoutait à son charme.
    
    Bien qu’au plus haut point troublé, j’eus tout de même la présence d’esprit de lui proposer d’aller prendre un café.
    
    C’est ainsi que nous nous installâmes à la première terrasse venue. Son sourire me mettait en confiance et notre conversation s’orienta vite vers les personnages de laRecherche. C’était comme si nous parlions d’amis communs, et notre bavardage prit tout de suite une tournure très intime. Les autres clients devaient croire que nous échangions des confidences et ils auraient été surpris d’apprendre que nous venions de nous rencontrer. Sa robe s’était relevée sur ses cuisses que, de temps en temps, elle croisait et décroisait lentement, et mon regard était alors irrésistiblement attiré par son entrejambe. J’aperçus fugitivement une petite culotte de coton blanc. Elle souriait. Sans doute avait-elle pris la mesure de ma timidité et de mon inexpérience… Sans doute devinait-elle mes pensées avant même que je n’en eusse conscience…
    
    Pour sortir de mon embarras, je lui proposai dans sa langue maternelle de marcher un peu. Ce fut à son tour de marquer une surprise. Mais ...
«123»