1. Safety level 6


    Datte: 21/10/2018, Catégories: laid(e)s, autostop, nonéro, pastiche, policier, aventure, fantastiqu, Auteur: Gufti Shank, Source: Revebebe

    ... vitre en travers de la tête ou du corps. Même les espèces de scaphandres des soldats ne les avaient pas suffisamment protégés.
    
    — Charlène ? tentai-je encore en lui mettant deux trois baffes qui la firent enfin sourciller.
    
    En achevant de l’éveiller, je réfléchis à la façon dont nous allions pouvoir sortir de la camionnette. La vitre arrière était intacte ; celle de la portière droite, au-dessus de nous, était fendue de partout et partiellement pliée. Je regrettai presque de ne plus avoir la hache ou le fusil à pompe pour nous frayer un passage à travers le coffre.
    
    — Que… G… Gufti ?.. Où… Que… que s’est-il passé ?
    — Ces blaireaux ont crashé l’ambulance. Il faut qu’on sorte de là. Comment te sens-tu ?
    — Je… j’ai… je ne sais pas trop…
    
    Elle tenta de remuer un peu et grimaça de douleur.
    
    — J’ai mal, à la jambe gauche…
    
    Je l’aidai à se redresser doucement. Elle réussit à se mettre plus ou moins debout dans le petit espace.
    
    — Ça n’a pas l’air trop grave…
    
    Elle se serra contre moi et m’embrassa à pleine bouche. Ce n’était pas forcément le meilleur moment, mais ça faisait quand même du bien…
    
    — Bon, fais gaffe aux bouts de verre, je vais essayer d’ouvrir la porte là-haut.
    
    Levant les bras, je m’arc-boutais de toutes mes forces sur la portière arrière droite de l’ambulance ; elle bougeait légèrement. Je forçai encore. Quelques bris de glace nous tombèrent dessus. Mais rien ne s’ouvrit. C’était trop bousillé.
    
    — Merde ! Impossible, c’est coincé à mort !
    — ...
    ... Faudrait péter la vitre du coffre.
    — On va jamais y arriver, il nous faudrait quelque chose pour…
    
    Mais en le disant, je me fis la réflexion que les soldats en scaphandre avaient peut-être des armes avec eux.
    
    — Attends, bouge pas.
    
    Surmontant la nausée qui m’étreignit de nouveau lorsque je reposai les yeux sur les corps ensanglantés écrasés à l’avant de la bagnole, j’enjambai péniblement la banquette qui nous séparait des cadavres. Et bingo ! Les deux militaires portaient chacun une sorte de ceinturon avec un flingue. Je me faufilai jusqu’à pouvoir les retirer de leurs étuis, et m’assurai qu’on ne pût plus rien ni pour eux ni pour le pauvre Karl, avant de revenir vers l’arrière.
    
    — Gufti, attends ! Regarde, là !
    
    Je suivis du regard ce que m’indiquait Charlène, mais ne vis rien.
    
    — Derrière le volant, entre les jambes et le bras de l’autre, regarde !
    
    Je me déhanchai pour parvenir à soulever la jambe du scaphandrier qui me bouchait la vue. Et effectivement, il y avait là un superbe fusil mitrailleur qui avait dû voler au moment de l’accident. Ben au moins, les types ne partaient pas en mission sans défense… Confiant les deux pistolets à ma compagne, j’escaladai les restes du tableau de bord pour aller m’en saisir. Mais la sangle de l’arme devait être coincée quelque part sous le cadavre du conducteur ; je n’arrivais pas à la débloquer.
    
    — Prends un bout de verre pour la couper ! me dit Charlène en me voyant me battre avec la lanière.
    
    Oui, bonne idée. Et à ...
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