Safety level 6
Datte: 21/10/2018,
Catégories:
laid(e)s,
autostop,
nonéro,
pastiche,
policier,
aventure,
fantastiqu,
Auteur: Gufti Shank, Source: Revebebe
... levaient le camp, valait sans doute mieux pas qu’on traîne non plus…
— Ne bouge plus !
Je tournai les yeux vers ma compagne ; elle avait relevé le fusil mitrailleur et semblait ajuster sa cible, devant nous.
— Mais qu’est-ce que tu…
Je n’eus pas le temps de finir ; elle avait pressé la gâchette de l’arme automatique et une rafale atteignit la barricade. Ses premiers tirs furent sans effet, les balles explosant contre les plaques de métal. Elle corrigea quelque peu sa visée et toucha finalement un camion garé en travers de la route. Elle continua à l’arroser. Derrière moi, Mélanie se bouchait les oreilles et hurlait. Je n’étais pas franchement sûr que cela serve à quelque chose, mais Charlène ne s’arrêtait pas.
Sur notre gauche, au loin, j’aperçus plusieurs lumières s’élever doucement dans le ciel, en direction de la ville. Étaient-ce les bombardiers qu’on nous avait promis ?
Il y eut soudain une violente déflagration devant nous, dont le souffle déséquilibra brutalement la bécane, manquant de nous jeter tous trois à terre. Les tirs de Charlène avaient finalement embrasé l’un des véhicules, qui explosa dans un nuage de flammes et de fumée, projetant des éclats en tous sens et creusant une large brèche dans la barricade. Derrière nous, c’étaient quatre bombardiers qui se rapprochaient de la ville.
— Fonce ! hurla la policegirl.
Je ne savais même pas si la brèche était suffisante. Et surtout, elle était toujours parsemée de tout un tas de débris et de ...
... grandes flammes. Mais c’était plus le moment de réfléchir.
— Accrochez-vous !
Je sentis les filles se crisper derrière moi quand j’accélérai vers la barrière. Zigzaguant entre les fragments de métal et de plastique enflammés, je peinai à garder les yeux ouverts dans le brasier qui entourait toute la percée. Et la chaleur vive des flammes nous brûla tout le corps. Mais je tins bon, et nous franchîmes enfin la barricade. Je ne m’arrêtai pas pour autant et fonçai de nouveau pleins gaz pour nous éloigner le plus loin possible du bombardement annoncé.
Un gigantesque flash de lumière intense se refléta soudain dans les rétroviseurs de la bécane, aussitôt suivi d’une impressionnante détonation. Trois autres, semblables, lui succédèrent, et une grosse fumée sombre s’éleva bientôt loin derrière nous, au-dessus de la ville, soufflée à toute allure par les explosions successives.
Je roulai à près de deux cents à l’heure jusqu’à apercevoir devant moi le convoi qui avait évacué les soldats de la barricade. Les camions n’avançaient que bien moins vite mais s’éloignaient toujours vers l’est. Jaugeant dans le rétroviseur l’avancée de la fumée au loin, je ralentis quelque peu, n’ayant aucune envie de rejoindre les militaires. Je m’arrêtai bientôt au sommet d’une petite côte et tournai la moto en travers de la route, de sorte que nous puissions tous les trois contempler derrière nous la ville atomisée par les bombardiers qu’on devinait déjà redescendre à l’horizon opposé.
— ...