Ma chère Henriette
Datte: 18/10/2018,
Catégories:
Humour
Auteur: Patrick D, Source: Revebebe
... jour-là.
Parfois, vous savez Henriette, je me demande s’il ne m’a pas épousée par intérêt. Non, non, je ne pleure pas, j’ai une poussière dans l’œil, voilà tout. Mais vous avez raison, je ne dois pas penser de la sorte. Il est vrai qu’il n’est absolument pas responsable du fait que papa l’ait engagé dans son équipe. Encore moins du fait que papa soit décédé prématurément et qu’il ait dû reprendre les rênes de l’attelage. Fort bien, de surcroit. Il s’y entend en affaires, le patrimoine familial est entre de bonnes mains.
Si seulement, il n’avait pas de ces toquades ! Avant la dernière en date, celle dont je vous parlais tout à l’heure, voilà qu’il s’était mis en tête d’élever des araignées exotiques ! Ma chère Henriette, je me suis retrouvée avec des terrariums, des bocaux en verre, des plantes ad hoc comme disait Charles, tout un fatras innommable ayant coûté une petite fortune, partout dans la cave de la maison ! Et des bestioles immondes, effrayantes, poilues, grotesques, gigantesques ! À n’en plus finir ! Charles tentait de me convaincre que cet élevage était absolument sans risques mais je ne dormais plus tranquille ! Jusqu’au jour où en me maquillant dans la salle de bain, je suis tombée nez à nez avec une de ces créatures répugnantes !
J’ai tellement hurlé dans le téléphone, cette malencontreuse rencontre m’ayant pratiquement rendue hystérique, que Charles a tout lâchésur-le-champ et est revenu à la maisonà toute vitesse. Dans l’heure qui suivait, des ...
... spécialistes sont venus nous débarrasser de toute cette ménagerie, j’avais été catégorique !
Et je ne vous parle pas de la fois où il avait rêvé de s’adonner à la cuisine chinoise. J’en ai contracté une intoxication alimentaire carabinée. Je suis restée clouée trois jours au lit, à boire des potions infâmes et à m’appliquer des onguents graisseux sur des éruptions cutanées hideuses. Et tant d’autres lubies encore… Je pourrais vous en parler des heures durant.
Et voilà que maintenant, monsieur a rêvé de pratiquer la sodomie !
Prenez encore un peu de ce gâteau, Henriette. Il est fait maison, au bon beurre, pas une saleté de grande surface. Pourquoi souriez-vous ? Ah non, je n’ai pas vuLe dernier tango à Paris. Je ne suis pas cinéma, vous le savez bien.
Non mais Henriette, vous vous rendez compte ? Une sodomie. Je n’en reviens pas. Et vous verriez les trésors d’ingéniosité qu’il déploie pour me rallier à sa cause : « des sensations sans pareilles, ma chérie, je ne vous dis que ça » ou autres « une fois que vous y aurez goûté, vous ne pourrez plus vous en passer, je vous le garantis ! » Sans relâche ! Il tente de m’avoir à l’usure mais je ne cèderai pas, ça c’est moi qui le garantis ! Et puis après, il tente aussi de me rassurer : « vous ne ressentirez aucune douleur, vous verrez, nous serons prudents, délicats, nous procèderons par étapes. » Par étapes ?
Et pourquoi pas une fellation tant que nous y sommes ? Excusez-moi Henriette, je suis consciente d’être un peu grossière ...