1. À quoi pensiez-vous ?


    Datte: 07/02/2018, Catégories: fh, volupté, cérébral, Auteur: Blooch, Source: Revebebe

    ... aujourd’hui traditionnellement épilés, sans doute parce que l’industrie pornographique voulait montrer plus loin, plus profond, plus cru, ou que cette industrie était essentiellement américaine et qu’elle ne faisait que répéter inlassablement son obsession hygiéniste connotant les poils comme source d’odeurs insupportables. Les vendeurs de parfums avaient ainsi réussi à nous éloigner de notre nature au point de nous faire haïr les fragrances de sexe. Même les mecs étaient devenus autant de minets parfumés.
    
    Il l’a vue fermer les yeux pour intérioriser la caresse. Il savait bien que, plus tard, au plus fort de l’action, elle les ouvrirait à nouveau et qu’elle le regarderait avec une intensité toujours plus grande, comme si son regard et son souffle allaient se mettre à l’unisson, chaque son de gorge, grave et profond, étant accompagné d’un regard plus appuyé jusqu’au moment ultime où elle refermerait ses yeux, peut-être en un dernier spasme de pudeur étrange et de plaisir.
    
    Elle se tendait toujours plus en arrière. Il a joué quelque temps des doigts, étonné de leur étrange pouvoir émollient.
    
    Pulpe. Pulpe veloutée. Vulve enfin. Deux V qui en dessinent deux fois la forme en coin. Deux V que vous faites vibrer sur vos lèvres pour en produire le son, avant de fondre sur les siennes pour en goûter l’odeur d’ulve marine. Et le L comme une langue qui ourle.
    
    Alors il s’est défait.
    
    De tous les mots qui pouvaient décrire la chose, c’était « enfiler » qui faisait le plus ...
    ... écho à ses fantasmes. Un mot qui parlait de sa partenaire comme d’un objet - ce qu’elle n’était pas - accentuant ainsi l’écart entre le quotidien civilisé, policé, convenu, et la nécessaire dose d’excès apparent que comporte l’activité de se jeter l’un sur l’autre en soufflant fort.
    
    On peut décrire la relation charnelle, le coït, comme un acte d’amour, de procréation, d’érotisme pur, de combat parfois. On peut le décrire comme un emportement passionnel que rien ne saurait arrêter ou comme une recherche froide de jouissance physique. Comme une union de désirs convergents (le mot le dit si bien…) ou comme le pouvoir de l’un qui impose à l’autre de céder avec reconnaissance à l’appel des corps. Ce dernier scénario faisait la part belle à l’instinct dans ce qu’il avait d’impérieux. Il a prolongé un instant ce fantasme. Mais la réalité était autre : ils étaient toujours sur un pied d’égalité et il valait mieux qu’il en soit ainsi.
    
    Qu’importe, il avait le plaisir de vivre le faux et le vrai dans le même élan. Il pouvait s’imaginer bêtement en mâle couvrant sa femelle et lui imposant le plaisir, la faisant feuler malgré elle tant il la comblait de ses coups de boutoir. C’était dans ces moments-là qu’il lui arrivait d’imaginer que son membre prenait les dimensions monstrueuses justifiant tous les délires pornographiques. Mais pourquoi, oui, pourquoi les types voulaient-ils à ce point se voir dotés d’un immense phallus ? N’y avait-il que ça qui pouvait les rassurer sur leurs ...