1. Fenella


    Datte: 17/10/2018, Catégories: f, Voyeur / Exhib / Nudisme conte, Auteur: Macapi, Source: Revebebe

    ... C’est donc elle qui chante, ou plutôt qui psalmodie des paroles incompréhensibles.
    
    Le vent même s’est arrêté. Toute la nature est en attente. Moi-même je suis fébrile, j’attends quelque chose et je ne sais même pas quoi. L’atmosphère est étrange ce soir sur la falaise. Je n’ai jamais vu une nuit pareille de toute ma vie. L’air se fait lourd, comme si une catastrophe allait se produire. L’odeur même qui flotte dans cet air est chargé de mystère.
    
    La cape de Fenella tombe soudain par terre. Sans doute l’a-t-elle elle-même enlevée, mais rien n’est moins certain. Je ne l’ai pas vue bouger, j’ai seulement vu sa cape tomber, révélant au passage ce dont je ne me serais jamais douté. Elle était nue sous ce simple vêtement, chose inimaginable dans ce village si attaché aux traditions.
    
    Le souffle me manque à cette vue. Si quelques détails m’échappent à cause de la distance, mon imagination plus que fertile compense amplement. Son corps parfait s’offre maintenant à la nuit. Seul un filet de lumière subsiste sur son dos aux courbes amples qui se termine sur un derrière sublime et généreux. Si jeune et si belle, comment est-ce possible ? La plénitude de la femme transparaît dans ce corps qui pourtant n’appartient qu’à une jeune fille au visage délicat. Ses cheveux noirs de jais descendent dans son dos, sans réussir à cacher sa peau blanche. Ses bras prolongent gracieusement son corps. J’imagine le devant de son corps, parfait, féminin, voluptueux. C’est assurément un corps fait ...
    ... pour l’amour que j’aperçois tout en haut.
    
    Je profite de l’accalmie de l’averse et du fait que la belle Fenella ne semble pas se soucier du monde extérieur pour me faufiler à travers les rochers et trouver un meilleur endroit pour regarder ce spectacle magnifique. Cette beauté est presque surnaturelle et n’a rien de vulgaire. La regarder ne peut pas être mal, et si je suis là cette nuit dans ce tableau incongru c’est que je dois y avoir ma place.
    
    Le chant cesse, les bras retombent. La belle baisse la tête, comme en signe de soumission. La lune se cache à nouveau derrière les nuages. Les vagues se font à nouveau entendre, l’orage reprend de la force et s’approche à grand pas. Le vent, presque violent, se lève. Les cheveux noirs flottent de manière irréelle autour de sa tête. Elle est au milieu d’un tourbillon de vent et ne frissonne pas le moins du monde au contact froid qui doit pourtant se saisir d’elle.
    
    Un ballet superbe se déroule à quelques pas de moi. J’ai réussi à trouver un coin un peu en retrait avec une vue superbe. À la lueur d’un éclair providentiel, je peux même voir sa poitrine ronde se pointer sans complexe en direction de la mer qui rugit. Elle ne bouge pas, elle regarde au loin, c’est la plus magnifique des femmes que j’ai pu voir dans ma vie.
    
    Une goutte d’eau tombe, puis une autre, lentement. Les éléments ne semblent pas se décider à se déchaîner réellement. L’air est toujours aussi oppressant. J’attends. Je ne sais pas ce que j’attends, mais je ne ...