Trois hommes et un cadavre - Histoires de Sexe

Trois hommes et un cadavre

... peignoir. L’échancrure de celui-ci dévoile plus que la naissance de ses deux seins généreux dont on verrait presque les aréoles tant le vêtement n’est pas serré. Pour ce qui concerne les choses « sous la table », le mobilier m’empêche de les distinguer, mais le fait de les imaginer suffit à me mettre en émoi (eh oui, là encore, les hommes sont comme ça…)

— De quoi voulez-vous parler ? me demande-t-il sans même jeter un coup d’œil à la blonde alors que je ne fais que ça.
— C’est une affaire un peu délicate, répondis-je en désignant la fille.
— Vous pouvez y aller, je n’ai aucun secret pour Candy.

La fille se mit à glousser bêtement. Après les préjugés sur les riches : les préjugés sur les blondes…

Voyant que le type avait l’air absorbé par son portable, je décidai d’éviter les fastidieuses explications et y allai franchement :

— Sandy Kraminsky !
— Elle est morte.
— Je sais.
— Moi aussi.

Super sens de l’humour le gars, je devais me retenir pour ne pas éclater de rire et pisser dans mon froc.

— Où étiez-vous le jour de sa mort ?
— Ici, chez moi. Je n’ai pas bougé de la journée.
— Vous pouvez préciser votre emploi du temps ?

Il daigna relever le nez de son écran et me fixa d’un regard bovin.

— Prenons les choses dans l’ordre. Je me souviens très bien de cette journée. Je me suis levé vers 10 heures comme tous les jours, j’ai pris un petit-déj avec une copine jusqu’à 11H30…
— Une heure et demie pour un petit-déjeuner ?!
— On a un peu baisé entre ...

... les toasts et le café, mais ça n’a rien à voir avec ce qui vous intéresse. Ensuite j’ai bossé ici même jusqu’environ 15 H…
— Et ensuite ?
— Un copain est passé avec 2 filles, on s’est fait une bonne partouze près de la piscine jusqu’environ minuit.

À l’écouter parler, je me dis qu’il avait vraiment une vie fascinante. Quand on voit que, pendant ce temps, la plupart des gens font du métro-boulot-dodo…

— Si je comprends bien, il y a des moments où vous êtes restez seul, notamment entre 11H30 et 15H ?
— Pour tout vous dire Monsieur… Monsieur comment déjà ?
— Booth. Don Booth.
— Oui, c’est ça Monsieur Boots…
— Booth.
— Oui, Monsieur Books…
— Booth !
— Bref, j’étais seul avant 10H, j’étais seul entre 11H30 et 15H, et pour tout vous dire, je me suis absenté plusieurs fois de ma partouze pour consulter les cours de la bourse agricole. Comme vous le voyez, mon emploi du temps est un vrai gruyère.

Je ne pris pas garde au ton ironique et me mis à réfléchir (c’est ma grande spécialité…). Sandy Kraminsky avait disparu entre 9H et 11H30 et avait dû mourir vers 22H. Il avait très bien pu l’enlever avant son petit-déjeuner torride, mais comment aurait-il fait pour la tuer ? Il ne s’était pas absenté suffisamment longtemps pour lui faire faire un plongeon dans le lac. Point mort pour ce gars-là.

— Bien, merci d’avoir répondu à mes questions, je vais vous laisser.
— Attendez, ne partez pas si vite.

Son ton avait perdu toute trace d’ironie, et, visiblement, son écran ...