Histoire des libertines (51) : Tseu Hi, l’impératrice douairière, la « reine dragon »
Datte: 07/10/2018,
Catégories:
A dormir debout,
Auteur: Olga T, Source: Hds
... douairière. Cette pratique est appelée par ses contemporains « régner derrière le rideau », expression à prendre au sens littéral. Cixi a en effet installé dans la salle du trône une tenture suffisamment transparente pour lui permettre de voir le dos de l'Empereur et les gens placés devant lui, mais suffisamment opaque pour ne pas être vue. Assise derrière le trône impérial, elle tire les ficelles de l'Empire, réduisant le « fils du ciel » au rôle de figurant.
À cette époque, le jeune Empereur sort de la Cité interdite presque chaque nuit pour se distraire avec les prostituées ou bien fumer de l’opium. Mais ses excès et sa vie de débauche ne lui permettent pas de tenir longtemps : il meurt à dix-neuf ans à peine, en 1875. À sa mort, selon les annales de la cour, Cixi se déclare bouleversée : « Je croyais pouvoir être heureuse une fois mon fils empereur ; à sa mort, je suis devenue une autre car c'en était fini de mon bonheur ». Mais Cixi n'a pas le temps de sombrer dans le chagrin car l'épouse de Tongzhi est enceinte. Si elle donne naissance à un fils, ce dernier sera proclamé héritier du trône et Cixi sera évincée du pouvoir car la jeune veuve assumerait la régence à sa place. C'est pourquoi elle convoque, le jour même de la mort de son fils, les hauts dignitaires de l'Empire pour faire désigner Zaitian comme héritier — le fils, âgé d'à peine quatre ans, de sa sœur et d’un prince impérial —. Cette proclamation apparaît alors comme un véritable coup d'État.
Zaitian ...
... devient le nouvel empereur sous le nom de Guangxu, mais il est soumis au même sort que son prédécesseur. Une nouvelle fois, les deux douairières sont chargées de la régence de l’enfant mineur. La mort de Ci'an en 1881 laisse Cixi seule régente.
Résolue à préserver la tradition impériale chinoise, Cixi dirige la Cité interdite d'une main de fer. Cependant, elle ne perçoit pas les signes avant-coureurs du déclin de la Chine impériale. À sa majorité, l’Empereur se charge personnellement des affaires du gouvernement mais demeure dans les faits la marionnette de Cixi.
DECEPTION ET DEBAUCHE
Parvenue à la cinquantaine, Tseu Hi connut alors l’une de ses plus grandes désillusions : son favori Jung Lu, son ancien fiancé, à qui elle avait accordé son amour et sa confiance, se mit à la tromper avec l’une des concubines de son neveu Kouang Sou, alors héritier potentiel du trône. Cruellement blessée dans son orgueil de femme, elle exila le conseiller Jung Lu, et fit jeter sa rivale au fond d’un puits.
Désormais, sa soif d’amour la jeta dans une débauche éhontée : de jeunes étudiants étaient amenés la nuit au palais. Ceux qui reconnaissaient l’impératrice étaient immédiatement exécutés. Sa soif de débauche allait de pair avec sa cruauté et sa haine des étrangers.
LE DECLIN
Cixi, vivant dans la Cité interdite avec ses eunuques, considère les Occidentaux comme des barbares et un danger pour la Chine. En grandissant Guangxu gagne enfin sa place en tant qu'Empereur de Chine. Comme ...