Histoire des libertines (51) : Tseu Hi, l’impératrice douairière, la « reine dragon »
Datte: 07/10/2018,
Catégories:
A dormir debout,
Auteur: Olga T, Source: Hds
Cixi, ou Tseu-Hi (1835-1908) est une impératrice douairière de Chine de la dynastie Qing qui exerça la réalité du pouvoir en Chine pendant 47 ans de 1861 à sa mort.
C’est un personnage controversé dont nous parlons dans cet article, plus connue pour sa cruauté que pour son libertinage, qui était pourtant à la hauteur du pouvoir absolu qu’elle exerça sur la Chine pendant plus de 4 décennies. Bien entendu, Cixi ne saurait être comparée ni à Messaline ni à Catherine II. Encore faut-il rappeler qu’elle se comporta ainsi seulement après s’être sentie trahie par l’homme qu’elle aimait depuis son adolescence, Jung Lu.
Choisie adolescente par l'empereur Hien Fong (Xianfeng) pour devenir concubine impériale, elle donne naissance à un fils, qui deviendra l'empereur Tongzhi après la mort de Xianfeng. Son véritable nom est Yéonala mais, après la naissance de l'héritier, elle prend le nom de Cixi (Ts'eu-hi) : « mère vénérable».
CONCUBINE IMPERIALE
Fille de sang noble de Huizheng, un porte-enseigne issu du clan mandchou Yehe Nara, Cixi voit son éducation prise en charge par son oncle à la mort de ses parents.
Belle, intelligente, elle était destinée à épouser le capitaine des Gardes de l’Empereur, Jung Lu, à l’âge de dix sept ans. Les jeunes gens se connaissaient et s’appréciaient mutuellement mais le destin allait en décider autrement : en 1852, l’empereur Hien Fong (Xianfeng) succéda à son père l’empereur Tao Kouang, et se mit en quête d’une épouse et de concubines parmi ...
... les jeunes filles de la noblesse mandchoue.
Soixante jeunes filles pénétrèrent quelques jours plus tard dans la salle du Trône du Dragon, à l’intérieur de la Cité Interdite de Pékin : parmi elles, figurait la jeune Yéonala. L’invitation impériale scellée de jaune, que ses parents avaient reçue, ne tolérait aucun refus : un ordre du Fils du Ciel (qui désignait l’Empereur) était alors un ordre des Dieux eux-mêmes.
Alignées les unes derrière les autres, les yeux obstinément baissées, les jeunes filles n’avançaient qu’à l’appel de leur nom, et se prosternaient devant le trône impérial, avec interdiction de lever les yeux vers leur futur époux. De l’Empereur, elles ne virent que deux sandales jaunes, et chacune savait que le regarder eut été une faute grave.
Une seule question les tourmentait : qui allait être choisie pour être l’épouse? Le soir même, le verdict tombait : l’une des cousines de Yéonala, Sakota, devenait l’épouse de l’empereur, tandis que Yéonala elle-même devenait la cinquième concubine de l’Empereur, le rang le plus bas.
Yéonala fut elle déçue ? La jeune fille savait qu’une concubine pouvait ne jamais entrer dans la couche de l’Empereur, et elle se refusait à vieillir enfermée dans la Cité Interdite, sans mari, sans enfants, et sans avenir. Elle avait du renoncer à son amour, elle était bien décidée à devenir puissante.
Cixi use de ruse et de calculs pour entrer dans les bonnes grâces du grand eunuque de la cité impériale, lequel fit ensuite l'éloge ...