Prendre sa respiration - Histoires de Sexe

Prendre sa respiration

... ressentais une lassitude.
— Tu vois bien. Reconnais que notre sexualité était réduite au minimum.
— C’est vrai. Je n’avais plus envie.
— Voilà ! Alors moi j’ai cherché ailleurs. Des rencontres sans prise de tête, sans questionnements, juste pour le sexe. J’imagine qu’avec ton maître-nageur vous alliez tout de suite à l’essentiel, n’est-ce pas ?
— Euh… moi, c’était pour me venger.

Je souris.

— Alors tu t’es sacrifiée ! Martine, tu as reconnu hier avoir eu beaucoup de plaisir… alors ne mens pas.
— C’est vrai.
— Tu vois, avec un amant ou une maîtresse, une fois la séduction passée, chacun sait pourquoi il est là : on va à l’essentiel, on ose, on essaye, sans vraiment de tabous…
— Je suppose que tu as raison. Et tu as trouvé ce que tu cherchais ?
— Comme toi avec ton amant. Tu couchais avec lui dans une piscine, réalisant ainsi ton fantasme et joignant la vengeance au plaisir. Un plaisir que je n’avais pas su te donner. Moi, j’ai cherché d’autres choses. Tu sais, moi aussi j’ai des fantasmes.
— Lesquels ?

« Merde. Je me suis engagé sur un terrain glissant. Si je lui dis tout, elle risque de mal le prendre. Comment faire ? »

— Parfois, amants et maîtresses font des choses qu’ils ne font pas avec leur conjoint ; les femmes d’un certain âge sont plus expérimentées, plus volontaires, parfois coquines…
— Paul, tu tournes autour du pot ; je peux tout entendre. Tu avais des goûts particuliers ? Tu sais, comme certains hommes qui aiment… tu vois bien, se faire ...

... prendre, comme une femme.

Je souris.

— Mais non, chérie, pas ce genre de chose ! Des pratiques de couple. Des positions plus osées, des fellations plus poussées, une possession par… la porte arrière.
— La sodomie ?
— Oui, ce genre de pratique.
— Oh, je vois !
— Je suis désolé.
— Non, c’est aussi ma faute : je n’ai pas su te donner ces plaisirs.
— Tu n’en avais pas envie, c’est tout. Chacun ses fantasmes.
— Oui, mais maintenant nous savons…

J’ai passé la plus belle semaine de ma vie et je ne m’avance pas en disant que Martine aussi. Chacun faisait tout pour que l’autre soit un partenaire satisfait. Un peu comme si, en allant sur cette plage, en enlevant nos maillots nous quittions tous nos préjugés, nos retenues, pour devenir amant et maîtresse tout au bonheur de l’autre. Mais avec ce petit plus qu’est l’amour. Oui, l’amour qui ne nous avait jamais quittés pendant toutes ces années pour renaître et sublimer ces moments d’intense plaisir.

Mais le beau temps est parti. La pluie et le vent, sans parler des grandes marées, ont rendu impossibles nos escapades. On baisait ! On jouissait ! Mais il manquait cette étincelle de liberté que la plage nous procurait. Il fallait attendre.

C’est en passant devant ce magasin qui propose piscines, jacuzzis, spas que l’idée me vient : et si on construisait une piscine ? Nous aurions à portée de main de quoi réaliser nos envies. Je sais que cette idée semble disproportionnée, mais à notre âge, nous savons que la sexualité est ...