1. Au café de mon copain Zac (1)


    Datte: 06/02/2018, Catégories: Trash, Auteur: Kaidan, Source: Xstory

    — Petit café d’un petit quartier d’une petite ville qui ne paie pas de mine -
    
    Un verre de bière à la main, mon regard embrumé se perd par une fenêtre mal lavée. Mes pensées, confuses, se perdent au fil de gouttes qui s’abattent avec fracas dehors. Le temps est à gerber, comme souvent, et même si c’est l’été. Tout laisse à croire que ce bout de terre désolé a échappé aux desseins du grand gars là-haut. Je ne me plaindrai pas de ce sale temps, ce n’est pas comme si j’étais le genre de mec à sortir une serviette de plage pour laisser ma carcasse brûler au soleil dans l’espoir de dorer ma peau blanchâtre afin de plaire à quelques stupides nanas.
    
    Au comptoir se trouve Zachary, le propriétaire de ce bar miteux. Je me demande comment il s’en sort, seuls les ivrognes et les désespérés se rendent dans sa bauge. Si encore, ce dernier avait la présence d’esprit de passer un coup de balai de temps en temps, histoire de donner au plancher tâché une seconde vie. Mais pour lui, nettoyer est un métier qui ne convient pas à un vrai lascar. Du coup, ce génie incompris a eu une révélation ; engager une serveuse pour s’occuper du ménage et attirer une nouvelle clientèle composée de vieux gars à qui la vie n’a offert que des sourires édentés.
    
    Et moi, dans tout ce merdier, je ne suis pas différent des autres. Je passe mes journées, accoudé au comptoir à m’enfiler des bières bon marché.
    
    Le bruit d’une porte qui claque me sort de ma rêverie et je délaisse le merveilleux spectacle de la ...
    ... pluie qui rythme mes journées pour adresser un regard curieux à l’entrée. Mes yeux, à moitié fermés par l’alcool, repèrent la silhouette du fou qui a bravé l’orage pour trouver refuge dans cet établissement aux odeurs d’humidité. Le fou se révèle être une folle. Je passe une main sur ma face, comme si ce geste avait le pouvoir de lapider les grammes qui habitent mes veines fatiguées.
    
    — Euh... bonjour, j’ai vu l’enseigne dehors. Vous cherchez une serveuse, c’est ça ?
    
    Je pose un regard incrédule sur cette femme, ne voit-elle donc pas dans quel merdier met-elle les pieds ? Ou bien, celle-ci est-elle des nôtres, une désespérée, à court d’options, prête à ignorer où elle se trouve, prête à plonger dans la merde tant qu’on lui donne une pelle pour se sortir de ce pétrin. Je la dévisage sans pudeur, de la tête aux pieds. Elle n’est ni belle, ni moche, ni petite, ni grande. Elle est peut-être un peu grasse, le gras accumulé avec les années, car à en juger par sa peau, celle-ci n’est plus de première fraîcheur. Sa main habillée d’un bracelet aux couleurs criardes attire mon attention, et je remarque à son doigt l’anneau qui fait d’elle une femme mariée.
    
    — Ouais, toi t’sais lire hein, c’est d’jà un bon point pour toi, répond Zac en se gaussant.
    
    — Euh... Oui. Ahahahah... ajoute-t-elle, d’un air forcé.
    
    Leur discussion se poursuit, mais je suis concentré sur ses hanches larges qui abritent un cul épais. Le pantalon en pseudo cuir qu’elle porte moule ses formes. Il a vraiment ...
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