1. Dilemme !


    Datte: 24/09/2018, Catégories: revede, Voyeur / Exhib / Nudisme noculotte, nopéné, Auteur: Annie-Aime, Source: Revebebe

    Je rêvassais avant que la dame n’apparaisse dans mon champ de vision. Légère et court vêtue, elle est sexy, indéniablement sexy. Je la regarde tout en poursuivant mon plein de carburant, d’abord distraitement, puis je sens poindre la curiosité, lubrique et pimentée. Elle est tout près, pas plus d’une dizaine de mètres, parcourant une vingtaine de pas dans un sens et autant dans l’autre ; elle fait ses allers et retours de cette démarche particulière qu’ont les femmes perchées sur de très hauts talons. L’agitation, les mimiques, tout en elle indique qu’elle s’impatiente.
    
    Ce n’est plus une jeune fille, plutôt le genre « couguar », la quarantaine bien tenue, sensuelle, et excitante. Un genre créé par Dieu pour damner les hommes. Prétendre que je ne goûte pas le tableau serait mentir : j’y goûte, et sans doute plus qu’il n’est séant. La convoitise n’est pourtant pas le seul ressort de ma fascination, il me revient en mémoire un article que j’ai lu récemment.
    
    Mes yeux sont rivés sur la silhouette encore svelte, la poitrine, le bassin. J’évalue le déhanché et tantôt le postérieur. La courbe de la taille est particulièrement pincée, aurait-elle un corset ? Peu probable, mais du maquillage et des faux-cils, sans aucun doute. Je sens naître un désir, diffus, cérébral et caresse l’idée de la séduire… rien de volontaire, juste l’expression d’une envie, un début de fringale animale, spontanée et sans perspective parce que je ne donnerai pas de suite, ce n’est pas moi.
    
    Un peu ...
    ... comme quand on bave sur une photo affriolante publiée dans un catalogue ou un magazine. On admire, on salive et puis basta, on tourne la page ; au pire, Bobonne écope l’excès d’impétuosité. De ce point de vue, j’imagine tout à fait mon épouse saluant mes prochains élans : « qu’est-ce qu’il t’arrive, tu m’as l’air bien excité », minaudera-t-elle, sinon le soir même, du moins un autre soir où le souvenir de l’aguicheuse m’aura fouetté les sangs. J’avoue qu’avec l’âge, mon tonus est devenu quelque peu capricieux, aussi fais-je feu de tout bois. Et puisque j’ai une muse sous la main, autant engranger l’inspiration. Son souffle est là, je le sens, durablement installé dans ma tête et dans mes tripes.
    
    Absorbé que j’étais, je ne me suis pas rendu compte que je relâchais progressivement la pression sur la gâchette du pistolet. Je réarme brutalement et souffre en retour un reflux intempestif du carburant, ce qui ajoute à mon affolement alors que je cherche à me donner contenance. Car entretemps la dame a changé de cap : elle approche et se dirige droit sur moi. Un embarras déplaisant me gêne aux entournures, je me sens tel un ado pris en faute. Une préoccupation hante mon esprit : a-t-elle perçu mon impudence ?
    
    — Allez-vous dans le centre-ville, rue Marbeuf ?
    
    La question est directe : pas même un bonjour ; pourtant, cela ne me choque pas, j’ai le sentiment que nous avons dépassé ce stade. J’ai déjà vu cette dame quelque part ; pourtant je ne me souviens pas lui avoir jamais ...
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