1. LES MAUX D'AMOUR - 1


    Datte: 22/09/2018, Catégories: Première fois Auteur: Tamalou, Source: Hds

    Chacun son histoire à propos de la première fois.
    
    Pour certains, le souvenir est doux et romantique, pour d'autres c'est burlesque, ou bizarre, et pour certains c'est désastreux.
    
    Mon histoire est tout cela en même temps. J'ignore ce que je serais aujourd'hui sans cette rencontre qui a bouleversé ma vie, un soir d'automne, lors de ma deuxième année d'université.
    
    J'avais ce malaise familier d'anxiété que je ressens quand je suis au milieu de la foule. Agoraphobe, Geek, Toqué sont les trois adjectifs qui me qualifient. J'ai combattu mon mal-être en baissant les yeux et en évitant le contact avec le monde.
    
    La fête battait son plein dans le dortoir. Je m'occupais du fût de bière et tous les assoiffés se pressaient autour de moi.
    
    Pas un seul visage familier dans cette foule. Tous étaient des invités de mes colocataires et de leurs cercles d'amis.
    
    Normalement, je ne me mêle pas de ce genre de manifestation. Je préfère la quiétude bienfaisante de la bibliothèque.
    
    Mais la pensée que des inconnus puissent toucher mes affaires m'était insupportable, alors je me suis porté volontaire.
    
    Je pouvais garder un œil sur mon domaine et boire à volonté de la bière gratuite.
    
    Des brodequins de combat en cuir noir sont apparus dans mon champ de vision, un cataclysme au milieu des tennis, des sandales ou des claquettes. Mes yeux remontèrent le long des jambes gainées de nylon sombre jusqu'à un kilt en tartan noir et vert, puis un sweatshirt noir, jusqu'à un visage émacié ...
    ... encadré de cheveux noirs comme du jais, et enfin le vert éclatant de ses yeux soulignés par le mascara. Ce regard profond m'hypnotisait, mais j'ai soudain vu ses lèvres bouger.
    
    J'ai fixé mon attention et j'ai entendu: "Tu vas rester longtemps à me fixer comme un crétin ou tu me sers une bière?"
    
    Elle me méprisait de toute sa morgue, en fille sûre de son charme. J'ai grommelé une vague excuse et lui servis une bière.
    
    Elle s'est fendue d'un petit sourire en coin et a disparu dans la foule, me laissant décontenancé.
    
    Je continuais de servir mon poison, l'esprit occupé par ces yeux verts, le cœur battant la chamade.
    
    Plus tard, les brodequins noirs et les yeux verts réapparurent, à la recherche de bière. Les mains vides, et l'approvisionnement en gobelets de plastique était épuisé: "Désolé, plus de gobelet, qu'est-ce que t'as fait du tien?"
    
    Elle se renfrogna: "Je l'ai posé pour passer un texto et un mec a pissé dedans!"
    
    Désignant un verre à moitié plein sur l'étagère derrière moi, elle demanda: "Et celui-là, à qui est-ce?"
    
    "À moi" Je l'ai attrapé, je l'ai rempli et je lui ai tendu avec un sourire.
    
    Elle l'a vidé en trois lampées et me l'a rendu avec ce commentaire pour tout remerciement:
    
    "Je m'appelle Max!"
    
    "Thomas, enchanté!"
    
    Un tatouage de veuve noire décorait l'intérieur de son poignet gauche et un autre tatouage, des vignes vierges se tordant en étouffant une horloge disloquée, ornait son biceps droit.
    
    J'ai compté au moins neuf piercings sur ...
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