1. L'Algérie (2)


    Datte: 18/09/2018, Catégories: Gay Auteur: Calinchaud, Source: Xstory

    ... avions tous entre 18 et 20 ans, que nous nous sommes franchement amusés, comme si nous nous connaissions depuis toujours... Cette complicité méridionale commune à nous tous, chacun d’entre eux était fier de me montrer leur amitié, heureux de mon aisance en leur compagnie.
    
    La faim commençait à se faire sentir et au moment où j’allais le dire à Rachid, nous nous sommes dirigés vers une petite cabane, au bout de la plage, qui appartenait au père de Nordine, pêcheur de son état. En approchant, je sentais une bonne odeur de poisson grillé et j’ai vu deux des garçons, partis avant, s’affairer devant un énorme barbecue, cuisant la pêche du matin, accompagnée de légumes, genre, tomates, oignons rouges (que je ne connaissais pas), courgettes, aubergines et autres.
    
    Une immense table était installée, avec des bancs de part et d’autre, et des plats qui la couvraient déjà. Debout à côté de Rachid, j’ai senti les larmes me monter aux yeux et je me suis jeté dans ses bras en pleurant comme une madeleine, un silence complet s’instaurant.
    
    — Tu n’aimes pas ça Marc ?
    
    Très inquiet...
    
    — Au contraire, j’adore ça.
    
    — Alors, pourquoi ces larmes ? en me serrant contre lui comme pour me rassurer.
    
    — Parce que je suis trop ému, trop heureux d’être avec vous, si touché par le bonheur que vous m’apportez.
    
    Soulagés, les garçons se sont jetés sur moi, avec de grands rires, me lançant de l’un à l’autre comme un ballon lors de passes de rugby, et après toute cette émotion passée, ...
    ... nous nous sommes attablés, Rachid à mes côtés bien sûr, dévorant cette nourriture à la main, sans assiettes ni couverts, comme ils étaient habitués à le faire. C’était tout simple, juste du poisson frais et des légumes grillés avec un filet d’huile d’olive de Kabylie au parfum si prenant, et juste du citron à côté pour ceux qui en voulaient.
    
    Vous dire que je me suis régalé ne serait qu’un doux euphémisme, tant par ce que je mangeais, mais aussi par cette ambiance qui régnait, et la présence de tous ces beaux mecs, aucun ne rivalisant avec Rachid quand même.
    
    Il avait prévenu ses parents de la surprise qu’il me réservait en lui disant aussi qu’on risquerait de rentrer assez tard.
    
    Après ce copieux repas avalé avec force de thé, Rachid a voulu qu’on s’isole un peu tous les deux, pour parler ensemble. Mon désir et mon esprit mal tourné me laissaient penser qu’il avait envie de moi, mais si tel était le cas, il en est resté au dialogue.
    
    Il m’a longuement expliqué les conditions de vie des jeunes Algériens dotés de sang hyperchaud dès leur puberté, et paradoxe, vivant dans un pays (comme tous les pays musulmans) où la religion, la coutume, la loi les tenaient hyper éloignés des filles, interdisant même de prendre un simple verre à la terrasse d’un café.
    
    Ce qui expliquait que le plaisir entre garçons était très fréquent, connu de tous, mais couvert d’un secret absolu. Il était impensable qu’un garçon puisse passer un moment seul avec une fille, mais avec un ami, c’était ...
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