Lily - Histoires de Sexe

Lily

... prendre le tantrique qui promet normalement un massage de tout le corps, en ce compris, donc, les parties intimes.

Mon hôtesse perçoit mon hésitation ; elle me dévisage un moment, et ses yeux me semblent subitement habités d’une façon intense ; ils dégagent à cet instant beaucoup de profondeur ; en tout cas c’est ce que je perçois, car son expression redevient neutre, presque figée, aussitôt après. Elle esquisse un sourire et m’encourage :

— Massage tonique ? Relaxant ? Relaxant bon massage. Tantrique très bon.

Cela suffit pour me décider et je pose sur le comptoir un billet de 50 et un billet de 20, articulant dans le même temps « massage tantrique, d’accord ». Je ne tiens pas à rester plus longtemps juste derrière la porte ; il y a une chance sur un million pour qu’entre à cet instant une connaissance, mais c’est plus fort que moi ; cette perspective me glace : mon besoin de contact, surtout de contact sexuel et tarifé, je ne peux l’assumer socialement.

— Puis-je prendre une douche ? Ma journée a commencé tôt, et je ne souhaite pas être massé en dégageant des odeurs de sueur.

Elle me regarde à nouveau… puis à mon grand soulagement, tire un verrou fermant l’accès depuis la rue et me montre le couloir étroit et sombre distribuant plusieurs petites cabines. Elle me guide jusqu’au bout et me désigne la porte en face. J’entre et me trouve dans une minuscule pièce, comprenant une cabine de douche et un tabouret. Un rapide coup d’œil me permet de vérifier qu’un ...

... produit lavant quelconque est à disposition et je vois du gel, au sol, dans le bac à douche.

— Tenez, serviette, me dit la femme avant de quitter le réduit qui va servir de cadre à mes ablutions.

Une fois la douche prise, la serviette nouée autour de la taille, j’ouvre la porte et suis invité à entrer dans la première cabine. Au centre se trouve une table, et juste assez d’espace tout autour pour circuler. Une lampe avec abat-jour orange en applique diffuse une lumière faible. Cette cabine ressemble à celles que j’ai déjà fréquentées.

Je m’apprête à m’allonger sur le ventre, la tête nichée dans l’ouverture destinée à la recevoir… mais ma masseuse pose la main sur mon épaule et dit simplement :

— Non. Autre côté.

Je pense immédiatement que le massage serait porté au plus vite vers les parties intimes pour être écourté et ressens une forte contrariété ; je n’aime pas les prestations faites de vagues caresses hâtives, uniquement destinées à provoquer un désir mécanique et le paiement du pourboire qui permet de le soulager.

Lorsque les mains de mon hôtesse se posent de part et d’autre de mon front, enveloppant mes tempes, ma contrariété s’évapore aussitôt : ses paumes sont douces, et dégagent une forte chaleur. Mon hôtesse me demande :

— Comment tu t’appelles ?
— Paul, je réponds en donnant le premier prénom qui me passe par la tête
— Et vous ?

Je n’ai pas le tutoiement facile.

— Lily.

Je sens une pression s’exercer au creux des tempes… puis se ...