Lily
Datte: 17/09/2018,
Catégories:
fh,
prost,
massage,
hdanus,
Auteur: Teddy75, Source: Revebebe
C’est la troisième échoppe du même genre que je vois dans cette rue proche de la gare du Nord.
Une devanture banale, du verre dépoli enchâssé dans un cadre en métal de couleur indéfinissable, qui a peut-être été blanche. Une affichette représentant la plante d’un pied, grêlée de points, renvoie à des idéogrammes. Et l’enseigne en néon clignotant, violette, avec le mot que je cherche : « Massages ».
Je n’ai pas osé rentrer dans les deux premières ; trop de monde dans la rue. Dans la plupart de ces salons asiatiques, la prestation est le plus souvent suivie d’une proposition articulée en français sommaire :
— Masser ici aussi ? Combien ? Et pour trente ou quarante euros, le client peut obtenir une masturbation que la masseuse prodigue sans regarder ce qu’elle fait, tête en l’air, pressée d’en finir et de gagner ce qui est probablement son principal sinon unique subside.
Je suis partagé entre la honte causée par ce que j’imagine du regard des passants au moment de pousser la porte, la peur de croiser une connaissance à l’intérieur, et mon besoin d’être touché. Touché sexuellement, mais pas seulement.
Ma femme et moi avons cessé toute vie intime depuis plusieurs années. Je n’ai plus de désir pour elle, et refuse à présent tous les contacts que pendant un temps elle a continué à me proposer, avant de se lasser et de renoncer ; je ne peux plus. Je lui en veux ; ses paroles et ses attentions, qui me semblent feintes, m’exaspèrent au point que je ne l’écoute plus. ...
... Ses mots sont comme un disque rayé jouant le même refrain ressassé, dont l’audition m’est devenue insupportable.
Seule l’apparence d’un couple uni semble compter pour elle. J’ai de la colère, et depuis mon regard sur elle a changé : elle veut de l’apparence ? Je lui donne, mais pour le reste… je cherche ailleurs. J’explore. Le besoin de contact me taraude. Un besoin de tendresse, de chaleur, qui me pousse en des lieux que je n’aurais pas imaginé fréquenter auparavant.
Aujourd’hui, j’ai deux bonnes heures devant moi, avant d’avoir à reprendre la direction de la gare Montparnasse où le dernier train me ramènera vers ma ville de province. La rue est à présent presque déserte. Les enfants sont raccompagnés de l’école depuis longtemps, les jeunes célibataires ont fait leurs emplettes à la supérette de la rue adjacente. Je pousse la porte qui heureusement s’ouvre sans que je n’aie besoin de patienter après avoir actionné la petite sonnette.
Derrière un petit comptoir situé immédiatement après la porte, sur la droite, une femme sans âge me questionne immédiatement :
— Oui ? Bonjour… c’est pour un massage ? Tenez, regardez. Et aussitôt elle me tend une feuille plastifiée, un peu jaunie, où figure la liste des prestations et les prix pour une heure : chinois 40 €, indien 45 €, royal 60 €, tantrique 70 €. Rapidement je réfléchis. Soit prendre le massage le moins coûteux et réserver du liquide pour offrir directement à la masseuse un supplément synonyme de masturbation, soit ...