Double exemplaire - Histoires de Sexe

Double exemplaire

... professionnel, obtenu tout bonnement en le demandant au standard téléphonique de son entreprise. Ce numéro était différent de celui qu’elle venait de leur donner, Klein avait donc un téléphone personnel qu’ils n’avaient pas trouvé auprès des opérateurs mobiles.

Mathilde parla à nouveau

— Vous ne voyez rien d’autre qui pourrait être intéressant pour nous ? Nous ne voulons bien sûr pas vous exposer publiquement, ajouta-t-elle d’un ton qui faisait sonner la phrase plus comme une menace voilée que comme une assurance, mais il est important de savoir si d’autres femmes sont dans la même situation, et d’éviter que d’autres s’y retrouvent.

Marie-Claire réagit :

— Il n’y avait pas d’autre femme… du moins, pas avec Alexandre. Quand à d’autres… je crois que mon parcours a été très particulier, peut-être unique. Je doute qu’il se reproduise de sitôt.

Face à cette pointe d’arrogance, Mathilde ne put s’empêcher d’exprimer ce qui ressemblait plus à un commentaire personnel qu’à une question.

— Pourquoi vous êtes-vous laissé entraîner, vous, aussi longtemps, aussi loin ? Passé l’excitation du début, cette aventure est vite devenue sordide, non ?

Marie-Claire la regarda, les yeux grands ouverts, l’expression candide, et lui répondit :

— Qu’est-ce que vous en savez ?

Marc toussota.

— Mme Chaix, je crois que nous en avons fini pour aujourd’hui, nous allons prendre congé…

De retour dans la voiture, Mathilde éclata.

— Cette petite pute, j’ai bien envie de la ...

... voir un jour à la barre des témoins, en train de s’expliquer en public. On jurerait qu’elle est fière de ce qu’elle a fait. Quoiqu’en dise le capitaine…

Marc se dit que c’était la première fois qu’il la voyait perdre son calme – Mathilde était perpétuellement hargneuse, mais sans jamais élever le ton. Il leva la main :

— Doucement… Sa réponse était une citation, et elle l’a dit pour vous provoquer, je pense. Vous ne l’aviez pas vraiment ménagée. Vous vous êtes toutes les deux comportées comme si vous étiez en compétition. Elle a peut-être deviné que nous comptons sur vous pour «séduire » son ex-amant, et cela la touche peut-être plus qu’elle veut bien le dire.
— On dirait que vous l’aimez beaucoup. C’est votre idée de la femme idéale ?

Marc faillit répondre quelque chose de vraiment désagréable, mais se retint.

— Je n’y peux rien, j’adore les femmes qui ont du caractère… et je ne sais pas pourquoi, je n’arrête pas d’en trouver sur mon chemin ces temps-ci.

Mathilde avait un regard meurtrier.

— Cela vous amuse de nous mettre toutes les deux sur le même plan ?
— Je ne parlais pas de vous…

Mathilde le regarda avec acuité. Marc préféra détourner le sujet, et adoucir les angles.

— Elle se sent supérieure, à tort, je n’en doute pas, parce qu’elle a connu une expérience que vous n’avez pas, et qu’elle-même ne renie pas. Sans le juge… au fait, qu’avez-vous trouvé sur sa motivation dans cette histoire ?

Mathilde fulminait encore et balaya sa demande d’un ...