1. L'étalon aiguille (8)


    Datte: 15/09/2018, Catégories: Transexuels Auteur: Sam Botte, Source: Xstory

    "Saturday night fever"
    
    C’est le radio-réveil qui me tira des bras de Morphée, Morphée qui, soit dit en passant, ressemblait furieusement ces derniers temps à Tiffanny. Je tournai la tête sur le côté : elle avait posé la sienne sur l’épaule de Philippe et lui, il avait passé son bras autour de ses épaules. Bien que nous ayons volontairement retardé l’heure de la sonnerie, il répondit au baiser qu’elle déposa sur ses lèvres par un bougonnement qui en disait long sur son envie de se rester couché. Elle se dégagea doucement et se tourna vers moi. Je l’enlaçai et l’embrassai longuement sur la bouche.
    
    — Je pense qu’il préfèrera que ce soit toi qui le câline pour le réveiller ! Je me passe la tête sous l’eau et je prépare le café.
    
    — Huuum, tu es trop gentil, Sam !
    
    — Ouais, ben, attention, hein, je vous ai à l’œil : si dans dix minutes maxi, vous ne m’avez pas rejoint à la cuisine, c’est le seau d’eau !
    
    Je n’eus pas à mettre mes menaces à exécution et Philippe me remercia de la "délicate attention que j’avais eue à son égard". Malgré le peu d’heures passées à réellement dormir, la journée s’annonçait bien.
    
    Au moment de partir, j’ouvris la penderie et en extirpai mes camarguaises qui y dormaient depuis le week-end précédent. Sans que je l’aie entendu arriver derrière moi, Tiffanny m’embrassa dans le cou, juste sous l’oreille et me susurra :
    
    — Fais-moi plaisir, Sam, gardes mes bottes noires encore aujourd’hui. On repassera ici pour que tu les reprennes au dernier ...
    ... moment, tu veux bien?
    
    — Oh oui, pas de problème ! Je suis trop bien dedans.
    
    Au bureau, les dernières opérations nécessaires au bouclage de ma mission ne durèrent que deux heures.
    
    J’eus donc largement le temps de préparer mon pot de départ et de faire le tour des bureaux pour annoncer "l’ouverture du bar".
    
    J’ai par nature, ceci dit sans vouloir me vanter, un bon relationnel, et bien que n’ayant travaillé la plupart du temps qu’avec Tiffanny directement, beaucoup de collègues me firent part de leurs regrets à l’annonce de mon retour sur Grenoble. Le responsable de l’agence vint en personne me féliciter de mon travail. Je lui répondis que sans la disponibilité et l’investissement de Tiffanny, je n’aurais jamais pu atteindre l’objectif qui m’avait été fixé.
    
    — En tous cas, Sam, je vous remercie. Et pour vous prouver ma gratitude, je vous invite au restaurant tous les deux. A moins que vous n’ayez prévu autre chose…
    
    — Pour ma part, j’accepte avec plaisir.
    
    — Moi aussi, j’accepte. Merci.
    
    — Très bien. Rejoignez-moi dans mon bureau quand vous serez prêts. On prendra ma voiture.
    
    — D’accord, à tout à l’heure.
    
    C’était un petit homme d’une cinquantaine d’année, relativement exigeant avec ses collaborateurs, mais qui savait également à l’occasion leur montrer sa reconnaissance. Il nous emmena dans un restaurant dont la terrasse surplombait la baie de Cannes. Je lui avais juste été présenté à mon arrivée et nous nous étions croisés à l’occasion, mais je n’avais ...
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