1. Une soirée au restaurant (1)


    Datte: 18/08/2023, Catégories: Hétéro Auteur: Aldénor Aube-Miroir, Source: Xstory

    Ce soir-là nous avions décidé de fêter nos retrouvailles au restaurant. J’avais réussi à te convaincre de me suivre dans un restaurant très chic dans le centre-ville. Au menu, de la très bonne cuisine, raffinée, dans une ambiance tamisée, aux tables arrondies vêtues de nappes bordeaux et encadrée de serveurs presque trop apprêtés.
    
    Tu étais arrivée devant l’établissement quelques minutes après moi. Une belle robe noire d’été qui t’allait à ravir magnifiait ton corps avec une pointe de provocation. Certains auraient jugé le tissu insuffisant pour couvrir toute la naissance de tes fesses et le haut de tes cuisses. Pour ma part, j’avalais ma salive en te voyant marcher, faisant flotter délicieusement ton vêtement sur tes jambes. Si la tentation était une vertu, tu serais son ange. Et mon âme était déjà perdue.
    
    Je retrouvais avec plaisir ces yeux qui m’avaient tant intrigué chez moi. Dans tes iris, je goûtais de nouveau à ton paradoxe le plus émoustillant. Peut-être était-ce le souvenir de notre rencontre lorsque tu n’avais encore que 18 ans, mais je retrouvais dans ton regard le restant d’une certaine innocence mourant sur l’autel du temps. Un air sage, de lycéenne bosseuse et trop intelligente pour son âge. Tu avais toujours eu cette étincelle luxurieuse, joueuse et téméraire. Tu cachais toujours aussi bien ton jeu. Et tu avais su dès notre première rencontre à l’aube de ta majorité me condamner à te faire le récipiendaire de mes fantasmes pour le restant de mes ...
    ... jours.
    
    10 ans s’étaient écoulés depuis notre dernière rencontre. J’avais 30 ans depuis peu. Assez paradoxalement, mon visage n’avait que peu changé. Peut-être le long collier de barbe qui cernait mes traits fins était plus fourni. Mon regard lui non plus n’avait pas changé, même s’il s’était quelque peu assagi. En apparence, du moins. Malgré mon costume noir, tu me sentais déjà plus positif et lumineux que la dernière fois que nous nous sommes vus. Je rayonnais encore de cette aura mystérieuse qui t’avait fait craquer. Je restais un mélange de paradoxes : une apparence de jeune homme timide, excentrique dans ses gestes, passionné par tout un tas de sujets peu orthodoxes, assaisonné d’une bonne couche d’envies charnelles. Et d’une écriture que tu dévorais dès que possible.
    
    Te faire la bise était l’occasion pour moi de sentir de nouveau le contact de ta peau, de sentir ton parfum et de toucher ton coude. Je sentais à ton sourire que tu étais très contente de me revoir. Et j’y répondais de même.
    
    Nous voilà attablés et nos plats choisis. Nous n’avions échangé que quelques mots, comme si tout ce que nous voulions nous dire passait comme de brefs télégrammes lorsque nous plongions nos regards l’un dans l’autre. Cela nous suffisait.
    
    Quelques discussions démarrèrent sans toutefois générer autant d’intérêt que les étincelles qui naissaient dans nos yeux.
    
    Je me souviens très bien avoir éprouvé une jalousie mal placée lorsque tu m’avais dit que ton cœur était pris depuis 6 longues ...
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