1. Sans mâle et sans tabou 1


    Datte: 13/09/2018, Catégories: ff, inconnu, voiture, volupté, dispute, Auteur: Nicky Gloria, Source: Revebebe

    ... mouvements. Le short en jean, coupé haut sur ses cuisses, la serre aussi près du corps. La veste en cuir, noire et usée, est grande ouverte sur ses épaules, complètement imbibée d’eau. Un bandana décoloré enserre de longs cheveux en bataille, accentuant le côté marginal de la femme. Michèle, encore une fois, s’efforce de ne pas se fier aux apparences. De toute façon, à cause de son éducation, elle a toujours eu le défaut d’être trop sévère pour tout ce qui n’entrait pas dans ses propres critères. Une rigueur déplacée qu’elle se promet de corriger si elle veut un jour se décoincer et croquer la vie à pleines dents. Se sentant observée, la femme lui jette un regard aussi insolent qu’insistant, prenant son temps pour la détailler de haut en bas. Gênée, Michèle détourne les yeux, se concentrant sur la route alors qu’elle redémarre.
    
    — Vous n’avez pas de chance de tomber en panne un dimanche. Aucun garagiste ne sera ouvert.
    — Pas grave. Une poubelle pareille, personne ne me la volera, ça peut bien attendre jusqu’à lundi.
    
    Elle joue avec une boucle de ses cheveux noirs, tirant la mèche jusqu’à l’ossature du nez, et se forçant à loucher pour la regarder s’entortiller dès qu’elle la lâche. À la dérobade, Michèle l’observe. Elle est ravie de sa présence, amusée par ses manières décontractées.
    
    — Quel temps de chien ! s’exclame la femme en s’étirant langoureusement, faisant davantage saillir sa poitrine. J’en ai la chair de poule ! Regardez comme mes seins pointent ...
    ... !
    
    Michèle rougit en jetant un bref regard sur les seins agressifs. Puis, comme prise en défaut, elle détourne vite le regard. Sans complexe, la femme la toise avec un petit sourire amusé, enchaînant aussitôt sur un ton enjoué :
    
    — Encore merci de vous être arrêtée. C’est vraiment sympa. Moi, c’est Fiona.
    — Michèle Seigner.
    — Michèle, c’est un très joli prénom, j’aime beaucoup… Tu viens d’où ?
    — De Nice.
    — Moi, de Grasse. T’es en voyage d’affaires ou en vacances ? J’ai vu ta valise dans le coffre…
    
    Michèle ne répond pas tout de suite. Fiona, surprise, est témoin de son changement. Pourquoi ce froncement de sourcils, cette crispation des lèvres ? C’est comme si une ombre passait sur son visage, une ombre d’une tristesse infinie. Émue, elle s’excuse :
    
    — Pardon, je ne voulais pas être indiscrète.
    — Non, ce n’est pas grave.
    
    Son menton se met à trembler, et c’est au prix d’un terrible effort qu’elle réussit à refouler ses larmes. Fiona l’observe maintenant différemment, avec un mélange de compassion et d’étonnement. Michèle s’en rend compte.
    
    — Excusez-moi, ne faites pas attention. Je traverse des moments pénibles, mais cela va passer.
    — Pas de problème. Mais tu sais, tu peux te confier à moi. C’est plus facile de parler à une inconnue. Je sais écouter.
    — C’est gentil, mais ce sont là des problèmes que je dois régler toute seule, comme une grande fille.
    — Comme tu veux, mais je parie que c’est à cause d’un mec. Pas vrai ?
    — Exact, et pas n’importe lequel. C’est mon ...
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