1. Sans mâle et sans tabou 1


    Datte: 13/09/2018, Catégories: ff, inconnu, voiture, volupté, dispute, Auteur: Nicky Gloria, Source: Revebebe

    ... un virage trop vite qui fait déraper la voiture dans un crissement de pneus. Le ciel bas et brumeux se mêle toujours à une pluie fine, ce qui ne l’aide pas à avoir une maîtrise parfaite du véhicule. Pour justifier sa maladresse et rompre le silence, elle s’empresse de commenter :
    
    — Avec la nuit qui tombe, on y voit de moins en moins…
    — Michèle, tu sais que t’es drôlement jolie !
    
    Ce n’est pas une question, mais une affirmation, et dite si brusquement et si hors de propos qu’elle ne trouve rien à répondre. À côté d’elle, Fiona s’agite nerveusement, comme si elle était assise sur des charbons ardents. Avec une souplesse étonnante, elle choisit la position tailleur, écartant négligemment ses cuisses qu’elle caresse doucement du bout des ongles.
    
    — Ouais, t’es drôlement jolie… répète-t-elle.
    — Merci, répond faiblement Michèle qui ne peut rien articuler d’autre.
    — Jolie à croquer, continue l’autre avec une insistance qui en devient lourde.
    
    Elle se cambre en arrière, passant ses mains dans les cheveux en un lent et sensuel mouvement. Cela a pour effet de gonfler davantage sa poitrine, et elle continue de s’étirer de façon lascive, comme une chatte qui prend ses aises. Son short remonte davantage, glissant sur des jambes couleur de miel, musclées, éclatantes de soleil et de jeunesse. Michèle, crispée, ne comprend pas ce brusque changement de comportement. C’est si déplacé et provocant qu’elle perd contenance. Elle a toujours été galvanisée par les fortes personnalités, ...
    ... redevenant une petite fille facilement impressionnable, admirative ou craintive. Tendue, elle garde les yeux fixés sur la route. Elle ne réagit pas davantage lorsque la femme ordonne soudainement d’une voix basse.
    
    — Arrête-toi sur le bas-côté.
    
    C’est si imprévisible qu’il faut un moment à Michèle pour que la phrase arrive à son cerveau.
    
    — Quoi ?
    — Merde, mets-toi sur le bas-côté ! explose brusquement Fiona.
    
    Affolée, Michèle donne un grand coup de frein en braquant vers la droite. La voiture s’arrête à un mètre d’un gigantesque eucalyptus qui projette son ombre immense sur la profonde végétation qui les entoure. Michèle tourne un visage inquiet vers sa passagère, ne comprenant toujours pas.
    
    — Qu’est-ce qui se passe ?
    — J’ai envie de toi.
    — Comment ?
    — T’es sourde ou quoi ? J’ai terriblement envie de toi. Là, maintenant.
    
    Pour Michèle, cela paraît si absurde et inconcevable qu’elle en reste bouche bée. Pour Fiona, au contraire, il n’y a là rien de surprenant, c’est dans la logique des choses, une pulsion tout ce qu’il y a de plus naturel, à assouvir tout aussi naturellement.
    
    — Mais c’est impossible, on… on ne peut pas ! s’étrangle Michèle en la regardant avec des yeux exorbités, comme si elle avait affaire à une folle.
    
    Elle croit vivre un cauchemar. Cette femme était sympathique il n’y a pas deux minutes, avenante et pleine de sollicitude, et maintenant elle est méconnaissable, agressive, grossière et autoritaire, avec dans les yeux cette lueur qui ne ...
«12...121314...18»