1. Sans mâle et sans tabou 1


    Datte: 13/09/2018, Catégories: ff, inconnu, voiture, volupté, dispute, Auteur: Nicky Gloria, Source: Revebebe

    ... lèvres.
    
    — Pas du tout, c’est passionnant. Tu vois, c’est plus facile de se confier à une inconnue qui n’en est plus une après toutes ces confidences ! Alors, maintenant, par pitié, arrête de me vouvoyer, je prends un sacré coup de vieux là…
    — Désolée, j’ai du mal à tutoyer.
    — Hé ! T’es pas dans tes soirées mondaines ici. En tout cas, tu parles drôlement bien, on voit que tu as de l’éducation.
    
    Elle se tait un long moment. Michèle fait de même, réfléchissant à tout ce qu’elle vient de dire. Elle a vidé son sac, un flot ininterrompu de regrets, de rancœur, avec le sentiment absolu d’avoir gâché sa vie et d’avoir fait le bon choix de partir. Un départ tardif mais nécessaire. Elle se sent plus légère et remercie le destin d’avoir placé cette femme sur sa route. Elle est aussi surprise que ravie de l’aisance avec laquelle elles s’entendent, alors que tout les sépare.
    
    Elles échangent quelques banalités avant de garder encore le silence. Le ronronnement du moteur est durant quelques kilomètres le seul bruit monotone qui emplit discrètement l’habitacle de la voiture. À la sortie d’un village, Michèle s’arrête à une station service. Elle immobilise son véhicule devant la troisième pompe à essence, où un employé assure le service.
    
    — Le plein, s’il vous plaît.
    
    Elle n’a pas fini sa phrase que, sans un mot, Fiona sort de la voiture et se dirige vers la boutique, un modeste bâtiment fraîchement repeint, aux vitres si propres qu’elles en sont étincelantes. Au-dessus, une ...
    ... enseigne annonce fièrement que la boutique est ouverte 7 jours sur 7. Michèle y pénètre à son tour pour régler. Elle retrouve Fiona, campée insolemment devant des distributeurs automatiques de boissons. Michèle, malgré elle, lui envie son allure résolue, un mélange d’aisance et de désinvolture, comme si elle était partout en pays conquis. Déhanchée, elle est en train d’étudier le choix des boissons disponibles, tirant de la poche de son short une poignée de pièces, et en glissant quelques-unes dans la fente du distributeur. Ne voyant rien venir, elle secoue la machine avec violence, lui donnant en même temps un coup de pied virulent.
    
    — Hé, c’est pas toi qui va m’arnaquer !
    
    Une deuxième secousse plus énergique et la boisson jaillit dans un joyeux tintamarre. Victorieuse, Fiona se tourne vers Michèle. Ses yeux sombres semblent encore plus brillants quand elle s’écrie avec un sourire rayonnant :
    
    — Je déteste qu’on me résiste.
    
    Puis elle rit, avec tant de chaleur que ses traits semblent encore irradiés. Michèle a l’impression que cette femme, de sa seule présence, doit illuminer chaque endroit où elle entre. Cette sensation demeure alors qu’elle s’exclame comme une gosse enjouée devant le rayon des gâteaux.
    
    — Michèle, t’as déjà goûté ceux-là ? Ils sont bons à s’éclater la panse !
    — Prenez-en si vous les aimez autant.
    — J’aimerais bien, mais les finances sont à sec.
    — C’est moi qui paie.
    — Vraiment ?
    
    De joie, elle s’élance dans ses bras pour lui déposer un baiser ...
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