1. Mariage Kabyle (4)


    Datte: 28/07/2023, Catégories: Gay Auteur: Calinchaud, Source: Xstory

    L’habitude avec Ilyas, j’avais toujours avec moi de la pommade cicatrisante pour apaiser mon orifice et le faire se refermer plus rapidement et facilement. Et avec Omar, elle n’était pas de trop... !!!
    
    Une immense table était dressée, c’était le soir de la rencontre avec la belle-famille, avec, les hommes d’un côté, les femmes de l’autre. Je restais toujours estomaqué de voir comment elles pouvaient préparer des repas aussi savoureux pour un si grand nombre de personnes, même si toutes s’attelaient à la tâche. Il faut dire qu’un mariage se préparait plusieurs mois à l’avance aussi bien en ce qui concernait la nourriture que l’intendance. Dans le cas présent, le frère qui épousait la sœur et la sœur qui épousait le frère simplifiait quelque peu les choses, uniquement deux familles en présence.
    
    J’ai été très surpris de me retrouver à table, très loin d’Omar, pratiquement à l’autre bout, avec toutefois Réda et l’un de ses frères à mes côtés. Si j’en étais tout de même contrarié, je ne laissais toutefois rien paraître, et je contemplais d’un œil gourmand, cette avalanche de mets arriver, dégageant des effluves d’épices, d’herbes aromatiques et bien évidemment, d’huile d’olive.
    
    — Tu m’en veux pas Tonton ?
    
    — Mais de quoi mon Réda ?
    
    — De t’avoir placé de ce côté de la table... !!!
    
    — Mais non, suis trop content d’être près de toi.
    
    — C’est mieux comme ça Tonton, sinon, Omar aurait eu... comment dire... des difficultés à rester sage.
    
    C’est vrai que notre ...
    ... complicité était totale, nous nous comprenions facilement avec très peu de mots et son ouverture d’esprit, la très forte affection que nous éprouvions l’un pour l’autre, fils unique, je n’avais pas de neveux de sang, admettait totalement ma proximité avec Omar, qu’il avait provoquée d’ailleurs, il n’en était sans doute pas de même pour tout le monde. Et ce soir-là, la fête primait avant tout.
    
    En essayant d’être quand même détachés, nos regards se croisaient très souvent, ses yeux noirs me lançaient des feux de braises, si puissants, que j’avais l’impression qu’ils me transperçaient. J’avais du mal à rester jovial, souriant, plaisantant avec mes voisins, dégustant avec plaisir chaque bouchée de ce fabuleux repas, dont Réda me décrivait en détail, tous les plats que je ne connaissais pas.
    
    Malgré l’énorme boule de désir qui me serrait le ventre, j’ai goûté à tout, même à plusieurs reprises tellement tout était bon. Si la cuisine kabyle avait sa particularité, elle ressemblait néanmoins à ce que me préparait ma grand-mère, dans l’arrière-pays niçois quand je n’étais encore qu’un enfant et un adolescent.
    
    — Réda, je suis plein comme un œuf, tu me permets de sortir de table pour faire descendre un peu tout ça ?
    
    — Bien sûr Tonton, dès que tu auras fini ta salade d’orange à la cannelle, ça va te faire digérer.
    
    Ce n’était pas une réelle spécialité de la région, mais une des cousines, d’origine marocaine, l’avait préparée pour l’occasion. J’avais quand même remarqué que ...
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